Le Canadien de Montréal a modifié en cours de saison le prix de certains billets à la baisse jusqu'à 30 % et à la hausse jusqu'à 64 % pour certains matchs populaires contre les Bruins de Boston, les Rangers de New York et les Predators de Nashville de P.K. Subban.

Durant la saison, l'équipe de hockey pratique une politique de tarification « dynamique » en modifiant le prix de certains billets afin de s'ajuster à l'offre et la demande. Si cette pratique de tarification dynamique est répandue à travers le sport professionnel en Amérique du Nord, le Canadien est la seule équipe de sport professionnel à Montréal à modifier le prix de ses billets en cours de saison. À titre d'exemple, l'équipe a modifié le prix original de certains billets pour la moitié des matchs d'ici la fin de la saison, soit 9 matchs sur 18 (en comptant le match de samedi dernier contre Boston).

« Nous faisons de la tarification dynamique depuis une dizaine d'années. La grande majorité des équipes de sport professionnel font de la tarification dynamique. C'est la norme, au même titre que dans plusieurs autres industries [ex. : billets d'avion]. Nous nous ajustons à ce qui se fait dans le monde du sport professionnel », dit Donald Beauchamp, vice-président aux communications du Canadien. L'équipe ne diminue toutefois jamais le prix du billet d'un match de week-end ou Optimum en deçà du prix de ce billet pour un match régulier, précise M. Beauchamp.

Le jeu de l'offre et de la demande

« [La tarification dynamique] est devenue une politique assez courante dans différents sports. Le baseball s'y prête bien, par exemple en raison de la présence d'un lanceur partant vedette. Tu joues le jeu de l'offre et de la demande. La technologie permet de hausser rapidement le prix des billets », dit Philip Merrigan, professeur en économie à l'UQAM et spécialiste de l'économie du sport.

Selon M. Merrigan, les équipes sportives doivent toutefois faire attention à un aspect de la tarification dynamique : la perception des partisans. « Le seul désavantage, c'est d'avoir un écoeurement [chez les partisans] car les billets sont tellement chers », dit-il. 

« Pour une organisation, il n'y a pas juste la demande, il y a aussi la perception et l'idée d'équité. Il faut faire attention que ces stratégies ne vous retombent pas dans le visage, surtout dans les périodes où l'image de l'équipe est plus fragile. »

D'ici la fin de la saison, le Canadien a augmenté le prix de certains billets pour quatre matchs : contre Boston les samedis 13 janvier (de + 6 % à + 48 %, selon la catégorie de billets) et 20 janvier (de + 6 % à + 48 %), contre Nashville et l'ex-joueur du Tricolore P.K. Subban le samedi 10 février (de + 6 % à + 16 %) et contre les Rangers le jeudi 22 février (de + 5 % à + 64 %). Les prix de toutes les catégories de billets encore disponibles ne sont pas nécessairement modifiés à la hausse.

Rabais pour cinq matchs «premium»

En revanche, le Canadien a diminué le prix de certains billets pour cinq matchs « premium » d'ici la fin de la saison. L'équipe a trois catégories de prix pour les billets : les matchs réguliers, les matchs du week-end et les matchs Optimum (contre les équipes les plus populaires). Parmi les cinq matchs dont le prix des billets a été diminué pour certaines catégories de billets, il y a quatre matchs le week-end et un match Optimum : contre Anaheim le samedi 3 février (de - 4 % à - 9 %), contre Ottawa le 4 février (- 4 %), contre Washington le samedi 24 mars (- 9 %), contre New Jersey le 1er avril (de - 4 % à - 30 %) et contre Winnipeg le 3 avril (de - 5 % à - 10 %.) Ces variations représentent les prix affichés sur le site web du Canadien le lundi 8 janvier.

Plus tôt cette saison, l'équipe a modifié les prix d'un match Optimum contre Ottawa à la fin de novembre pour vendre les billets restants aux prix d'un match régulier, octroyant ainsi un rabais de 37 % sur les derniers billets restants.

Au Québec, le Canadien de Montréal est la seule équipe de sport professionnel à changer le prix de ses billets en cours de saison. L'Impact de Montréal et les Alouettes de Montréal ne pratiquent pas de politique dynamique pour leurs billets : une fois établi en début de saison, le prix des billets ne varie pas.