Le gouvernement du Québec annoncera ce matin un plan de sauvetage pour l'usine de fabrication de silicium métallique de Bécancour, dans le Centre-du-Québec, prenant la forme d'un rabais substantiel du tarif d'électricité, a appris La Presse.

En échange, le plus important employeur de Bécancour s'engage à réinvestir les économies réalisées dans la modernisation de son usine.

Le député caquiste de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, réclamait depuis 2014 un rabais sur la facture d'électricité de Silicium Québec.

Le silicium entre dans la composition d'alliages d'aluminium utilisés, par exemple, dans les véhicules automobiles.

Les ministres Pierre Arcand et Dominique Anglade seront au parc industriel de Bécancour aujourd'hui pour annoncer un plan d'investissement qui maintient les 175 emplois de l'usine grâce à une entente conclue avec Silicium Québec, appartenant à Ferroglobe, entreprise née de la fusion de FerroAtlantica et de Globe Specialty Metals en 2015.

On sait que la région ne s'est pas encore remise de la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly en 2012.

L'ex-SKW, dont les installations datent de 1976, profitera d'une tarification énergétique à partage de risques au cours des deux prochaines années. 

Le prix de l'électricité sera indexé au prix du silicium métallique. Plus le prix de la ressource est bas, plus le tarif d'électricité baissera, et vice versa.

Le prix du silicium métallique a baissé de 30 % depuis 2013. Il se situe actuellement autour de 1 $US la livre. À ce niveau de prix, le tarif d'électricité correspond au tarif L (grande puissance) moins un escompte maximal de 20 % en vertu du nouveau contrat à partage de risques. Cela donne environ 3,7 cents par kilowattheure.

En contrepartie, l'employeur s'est engagé à produire au maximum de sa capacité pendant la durée de l'entente. La capacité annuelle s'élève à plus de 40 000 tonnes. Silicium Québec investira aussi un minimum de 12,6 millions en quatre ans dans sa modernisation.

De plus, le producteur va s'engager à réaliser une étude de faisabilité sur l'utilisation du charbon de bois au lieu de la houille pour chauffer le sable. Il est prévu que Silicium Québec ait l'obligation de mettre en place le changement organisationnel, si jamais l'étude est concluante. Un tel changement entraînerait la création de 70 emplois additionnels dans la région et des retombées économiques de 6 millions, estime-t-on au gouvernement.