Quelque 950 employés de SNC-Lavalin, dont environ 250 au Québec, ont fait les frais des récentes mesures de réduction des coûts de la firme d'ingénierie québécoise.

À l'échelle nationale, c'est près de 600 personnes qui ont été licenciées par la multinationale, qui n'a pas fourni en détail vendredi la ventilation des licenciements effectués au Canada.

«La majeure partie des compressions a eu lieu en Ontario, suivi de l'Alberta et du Québec», a expliqué un porte-parole, Louis-Antoine Paquin, au cours d'un entretien téléphonique.

Celui-ci a ajouté que les employés concernés avaient tous été informés avant la fin de l'année 2015 et la plupart d'entre eux ont déjà quitté l'entreprise.

En 2014, la firme de génie avait supprimé 4000 postes dans le cadre d'une autre restructuration. SNC-Lavalin compte près de 12 000 employés au Canada - qui représente 44 % de ses revenus - et 40 000 répartis à travers le monde.

Cette nouvelle réduction d'effectif s'inscrit dans la foulée des réductions de dépenses annoncées en novembre dernier par le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce.

La société avait alors fait savoir que le programme «Step Change» avait été complété, sans toutefois indiquer si cela se traduirait par une réduction d'effectif.

«Au moment de l'annonce, nous n'avions pas déterminé le nombre de postes touchés, a dit M. Paquin. C'est un programme global.»

Tous les secteurs d'activité de SNC-Lavalin sont touchés par les compressions, dont celui des hydrocarbures, qui n'échappe pas au ralentissement provoqué par la dégringolade des cours du pétrole.

Selon la multinationale, son programme complété l'automne dernier lui a permis de doubler à 100 millions $ son objectif de réduction de coûts, notamment par l'entremise des licenciements.

D'autres efforts sont prévus au cours de 2016, a indiqué M. Paquin, ajoutant que des licenciements supplémentaires n'étaient pas envisagés pour l'instant.

En marge d'une annonce économique à Montréal, le premier ministre Philippe Couillard a refusé de s'inquiéter, estimant que le secteur dans lequel évolue SNC-Lavalin fluctue, ce qui force parfois l'entreprise à prendre des décisions plus difficiles.

Au cours d'une mêlée de presse, il a toutefois estimé que l'avenir s'annonçait plus prometteur pour la multinationale, notamment en raison de la faiblesse du dollar canadien.

«Les conditions qui génèrent un contexte favorable pour l'exportation s'appliquent également au domaine de services d'une firme d'ingénierie comme SNC-Lavalin», a affirmé M. Couillard.

«Nous tenons absolument à les soutenir», a-t-il ajouté, lorsque questionné sur la pérennité du siège social montréalais de la société.

Visée par des accusations criminelles, SNC-Lavalin espère toujours en arriver à une entente d'ici le début de son enquête préliminaire, prévue à l'automne 2018.

La firme entend plaider non coupable aux accusations - une de fraude et une de corruption - déposées contre elle par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et deux de ses filiales.

D'après la police fédérale, SNC-Lavalin aurait versé 47,7 millions $ à des titulaires de charges publiques en Libye entre 2001 et 2011, dans le but de les influencer. De plus, ses divisions construction et international auraient privé diverses organisations locales d'environ 129,8 millions $.

SNC-Lavalin a tenté de convaincre Ottawa de s'inspirer des systèmes mis en place dans certains autres pays, qui permettent notamment aux entreprises de régler des cas de corruption et ainsi d'éviter d'être désavantagées lorsqu'elles cherchent à décrocher des contrats dans les autres pays du G7.