Deux mois à peine après la tenue de l'assemblée annuelle de l'Ordre des ingénieurs (OIQ), le président de l'organisme, Robert Sauvé, quitte ses fonctions.

M. Sauvé a été élu à la tête de l'OIQ en juin 2014 pour un mandat de deux ans. Dans un communiqué publié mercredi, il a indiqué qu'il voulait désormais se consacrer pleinement à son poste de directeur de la gestion des infrastructures à l'Administration portuaire de Montréal, qu'il occupe depuis plus de neuf ans.

Pendant son court règne, Robert Sauvé a présidé à une restructuration en profondeur de l'OIQ, secoué par une crise interne causée entre autres par les répercussions des nombreux scandales d'éthique ayant impliqué des ingénieurs ces dernières années. L'organisme a sollicité l'aide du cabinet comptable KPMG pour trouver des solutions financières. De son côté, l'Office des professions a demandé à Yves Lamontagne, ancien président du Collège des médecins, et à Pierre Pilote, avocat chez Gowlings, de formuler des recommandations pour réformer l'OIQ.

Les quelque 60 000 membres de l'organisme s'opposant fermement à une hausse substantielle de la cotisation annuelle, la direction a finalement opté pour des compressions budgétaires. Au cours des 18 derniers mois, le nombre de salariés de l'OIQ est ainsi passé de 179 à 160. Le budget du bureau du syndic a néanmoins été revu à la hausse.

«À mon arrivée, nous vivions une période tumultueuse et plusieurs partenaires hésitaient à nous faire confiance, mais ce n'est plus le cas», a soutenu M. Sauvé mercredi.

L'organisme a indiqué que l'un de ses trois vice-présidents, Kathy Baig (Aéroports de Montréal), Zaki Ghavitian (Hydro-Québec) ou Jean-François Proulx (Gord Associés) allait remplacer Robert Sauvé à la présidence. À noter que l'an dernier, M. Proulx a été poursuivi par l'OIQ pour avoir critiqué l'organisme sur la place publique. Les deux parties ont toutefois conclu une entente à l'amiable.

Le prochain président de l'OIQ sera le quatrième en un an et demi. Daniel Lebel a quitté en mars 2014 pour se lancer en politique avec le Parti québécois. De son côté, Stéphane Bilodeau ne s'est pas représenté à la présidence après que sa firme, Énerstat, ait été condamnée par la Cour supérieure à rembourser 1,1 million à Siemens Canada pour avoir livré des systèmes d'efficacité énergétique non performants.