L'événement-phare du milieu cidricole au Québec a beau être en faillite, l'industrie se porte à merveille, propulsée notamment par la popularité des formats prêts à boire.

Créé en 2007 par les cidriculteurs Michel Jodoin, Robert McKeown et Francis Lavoie, le Mondial des cidres de glace a accumulé des dettes de 100 000$ au fil des ans. La faillite a été avalisée le 16 juillet par le Bureau du surintendant des faillites.

Les principaux créanciers non garantis sont Visa Desjardins avec une créance de 34 400$, Tentes Fiesta avec près de 17 000$ et Productions Jean-Pier Doucet, ancien gestionnaire à forfait de l'événement, à qui le Mondial doit 11 000$.

La fête s'est tenue pendant sept ans à Rougemont sous un chapiteau en hiver.

Coûts élevés

«Ça coûtait trop cher, le faire à Rougemont, dit Francis Lavoie, président du Mondial. «Juste organiser le chapiteau, la glace et tout le kit, ça nous coûtait 150 000$. Les subventions ont aussi baissé», ajoute le propriétaire de la cidrerie Domaine de Lavoie, à Rougemont.

En février 2015, l'événement a fait peau neuve sous une nouvelle structure. Il est devenu le Mondial des cidres et a déménagé en ville au complexe Desjardins. Le changement a été bénéfique.

L'industrie cidricole souhaite poursuivre l'aventure urbaine. «L'association des cidriculteurs artisans du Québec se questionne à reprendre l'événement parce qu'on trouve que c'est important d'avoir un événement qui met en valeur le cidre», fait savoir Catherine St-Georges, agronome.

Le cidre connaît une bonne période

L'industrie du cidre au Québec vit des moments heureux. «La ville est belle, Monsieur», s'exclame Francis Lavoie, 61 ans, lorsqu'interrogé sur l'état de sa cidrerie. Il a récemment mis en marché un cidre houblonné, Hughes, du nom de son fils appelé à prendre la relève au domaine. «Ça fait fureur», dit-il.

Même enthousiasme à la Cidrerie Michel Jodoin, de Rougemont. «Les ventes des prêts-à-boire sont excellentes à la SAQ et dans les épiceries. C'est une des très grandes tendances dans l'industrie», dit Michel Jodoin, qui vend son Michel Jodoin Grande Tentation, 330 millilitres en paquet de quatre bouteilles. «Le cidre est toujours sans gluten», ajoute-t-il.

Le secteur cidricole québécois

> 76 titulaires d'un permis de production artisanale

> 27 titulaires d'un permis de fabricant

> Plus de 2,14 millions de litres

> Des ventes au Québec de plus de 23 millions de dollars, dont près de 11 millions à la Société des alcools du Québec

Source: Association des cidriculteurs artisans du Québec