Le gouvernement Couillard continuera d'augmenter les pénalités pour les citoyens qui encaissent les prestations de la Régie des rentes avant 65 ans, a prévenu vendredi le ministre des Finances, Carlos Leitao. Inversement, on poursuivra la politique d'augmenter les incitatifs pour ceux qui reportent l'âge de leur retraite, a-t-il indiqué en marge du congrès du PLQ qui se tient toute la fin de semaine, à Montréal.

Plus de 2000 militants sont réunis pour discuter d'équité intergénérationnelle, de développement économique et de régions. Le parti, qui compte actuellement 45 000 membres, amendera aussi sa constitution pour que le prochain chef soit choisi au suffrage universel des membres.

Le budget de mars dernier imposait déjà des pénalités pour ceux qui retiraient leur Régie des rentes avant 65 ans, le gouvernement va continuer dans cette voie, a indiqué le responsable des Finances.

«On a déjà commencé avec le budget de mars et on continue dans cette direction», a-t-il indiqué. «On a mis des mesures pour inciter les gens à rester dans le marché du travail, plutôt que de quitter pour la retraite, et on a à continuer dans cette direction. Les incitations doivent changer pour continuer à inciter les gens à travailler plus longtemps», a-t-il souligné.

«On en a fait un peu, et dans l'avenir on va continuer à bâtir sur ce qu'on a commencé. On va faire en sorte que les gens prennent leurs prestations plus tard, et qu'il restent sur le marché du travail, ce qui est particulièrement important compte tenu du choc démographique que l'on connaîtra» a-t-il dit.

Les militants discuteront samedi de l'opportunité de mettre en place une «augmentation graduelle de l'âge de la retraite pour les rentes de la Régie des rentes du Québec, compte tenu de l'évolution de l'espérance de vie et de la qualité de vie active des aînés au cours des dernières années». Les employés du secteur public auraient droit à la même médecine pour leur fond de retraite, le REGOP.

Finalement, on propose un mécanisme permanent d'augmentation de l'âge de la retraite en fonction de l'évolution future de l'espérance de vie. «Comme gouvernement, il va falloir regarder ça de façon structurelle», observe le ministre Leitao. Pour lui, l'augmentation de l'âge de la prise de retraite est «inévitable». «Il faut revoir les méthodes de financement de régimes de retraite, publics comme privés» observe-t-il.

Le régime des rentes du Québec est pleinement capitalisé, les prestations peuvent être versées sans problème, assure-t-il. 

Pour le ministre Leitao, «il faut regarder toute cette question des retraite de façon différente. Mon collègue Jacques Daoust rappelait qu'à sa naissance l'espérance de vie était de 63 ans, il l'a dépassée depuis deux ans !». L'espérance de vie moyenne au Québec est actuellement de 80,4 années.

Les militants du PLQ ont aussi à discuter d'une proposition qui demande que l'on évalue le déficit actuariel de la caisse de l'assurance maladie, un budget qui sera mis sous pression avec l'augmentation de l'espérance de vie. Le PLQ propose une fois ces données obtenues, «une réflexion sur la pérennisation du financement du système» qui s'interrogera notamment sur «les façons de limiter la croissance des coûts des médicaments et des primes d'assurance médicament». On devra aussi s'interroger sur «l'étendue de la couverture de l'assurance maladie» et songer à des modes de financement tenant compte «du profil de risque de la population»

Pour M. Leitao, il est clair que «la façon dont les primes sont établies fait en sorte que ce n'est pas une assurance. Si c'était une assurance privée, les primes seraient exorbitantes, ce n'est pas une assurance dans le sens classique du terme. Les militants vont débattre, on va voir».