Après une série de hausses tarifaires, le premier ministre Philippe Couillard s'engage à ne pas passer le chapeau auprès des contribuables pour obtenir les 1,2 milliard de dollars qui restent à trouver afin d'atteindre l'équilibre budgétaire l'an prochain.

Selon la mise à jour économique et financière déposée le 2 décembre, le gouvernement doit dégager cette somme pour arriver au déficit zéro. Les mesures n'ont pas encore été identifiées. « Le chemin qui reste à faire ne sera pas fait par les citoyens. Il sera fait par le gouvernement dans son périmètre de dépenses », a dit M. Couillard en dressant le bilan de la session parlementaire qui a pris fin vendredi.

« Pour le reste de l'opération qu'il (y a) à faire », les 1,2 milliard de dollars, « ça va être dans les dépenses du gouvernement qu'on va travailler », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Les tarifs augmenteront seulement en fonction de l'inflation - plusieurs font déjà l'objet d'une indexation automatique depuis quelques années. « On n'ira pas plus loin, a dit M. Couillard. Les contribuables ont fait de l'effort, on le sait. On le sait que ça n'a pas été facile. Cet effort est fait. »

Philippe Couillard avait promis de ne pas alourdir le fardeau fiscal des contribuables en campagne électorale. Mais plusieurs tarifs ont augmenté depuis son arrivée au pouvoir, comme ceux des garderies subventionnées et d'hydroélectricité. Mardi, Québec a annoncé une ponction supplémentaire de 260 millions pour les particuliers avec la baisse du crédit d'impôt pour cotisations syndicales et professionnelles de même que l'augmentation de la taxe sur les primes d'assurance automobile, par exemple.

Questionné sur les deux ans de gel salarial que le gouvernement propose ses employés, selon les révélations de La Presse, Philippe Couillard a servi une réponse qui ne rassurera par les syndicats : « On ne fera pas la négociation sur la place publique, mais je dirais que ça fait partie de ce qu'on doit faire pour atteindre l'équilibre » budgétaire.

Le premier ministre rejette l'étiquette de l'austérité pour qualifier l'opération de redressement des finances publiques. « Il n'y a pas d'austérité. C'est une vue de l'esprit. L'austérité, c'est diminuer les dépenses de l'État », a-t-il affirmé, rappelant que le gouvernement cherche plutôt à freiner leur croissance.

Dans son budget de juin, Québec a annoncé qu'il veut la limiter à 1,8%. Or on prévoit maintenant 2,1 %, selon la mise à jour économique et financière. La tâche sera plus difficile l'an prochain : l'objectif est de 0,7 %. D'autres compressions sont à prévoir.