Les Québécois ne savent pas que les entreprises qui émettent des gaz à effet de serre ou dont les produits en génèrent, comme les stations-service, devront acheter des crédits pour compenser ces émissions lorsque débutera le marché du carbone, le 1er janvier 2015, selon un sondage Léger réalisé pour l'Institut économique de Montréal.

Proportion des répondants :

> Qui en ont entendu parler : 37 %

> Qui ne sont pas au courant : 57 %

> Qui ne savent pas : 6 %

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Une fois mis au courant de l'existence de ce marché du carbone auquel participent le Québec et la Californie, la majorité des répondants sont favorables à l'initiative qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Proportion des répondants :

> Favorables : 54 %

> Défavorables : 13 %

> Ne savent pas : 32 %

> Préfèrent ne pas répondre : 1 %

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Les compagnies pétrolières qui devront acheter des crédits de carbone refileront la facture aux automobilistes, qui peuvent s'attendre à une hausse d'au moins 3 cents du prix du litre d'essence. L'appui à la Bourse du carbone fond comme neige au soleil une fois que les répondants sont mis au fait de cette conséquence prévisible.

Proportion des répondants :

Favorables : 36 %

Défavorables : 46 %

Ne savent pas : 18 %

Préfèrent ne pas répondre : 1 %

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Seuls le Québec et la Californie participent à la Bourse du carbone, et les Québécois estiment qu'il vaudrait mieux convaincre d'autres provinces et états avant de mettre l'entente en vigueur. Ils sont 44 % à penser qu'il vaudrait mieux attendre l'adhésion d'autres participants, contre 35 % qui estiment qu'il faut aller de l'avant comme prévu avec le marché du carbone.

Selon Youri Chassin, économiste à l'Institut économique du Québec, le sondage indique bien que les Québécois sont divisés sur la Bourse du carbone. « Même si la majorité des Québécois souhaitent en principe lutter contre les changements climatiques, le prix à payer avec ce marché du carbone est trop lourd, selon plusieurs d'entre eux. Augmenter le prix de l'essence au Québec, et ceci surtout dans un contexte où il n'augmentera pas chez nos voisins, provoquera sans équivoque du mécontentement », a-t-il commenté.

Le sondage a été réalisé par internet auprès de 1000 répondants de 18 ans et plus entre le 11 et le 14 août. La marge d'erreur est de plus ou moins 3,1 %, 19 fois sur 20.