A-t-on les moyens de baisser les impôts des Québécois? Le PLQ et la CAQ promettent des baisses d'impôts, tandis que le PQ s'engage à ne pas augmenter les impôts au cours d'un prochain mandat. Et des baisses d'impôts? Pas avant d'atteindre le déficit zéro, selon le PQ, qui ne veut pas dévoiler son jeu une fois le déficit zéro atteint. Philippe Couillard et François Legault ont aussi comme projet de réformer la fiscalité des particuliers et des entreprises - une réforme à coût nul pour l'État, mais qui encouragerait l'investissement. Quant à Québec solidaire, sa réforme du régime fiscal vise à générer 4,3 milliards de dollars de plus par année dans les coffres du gouvernement.

Parti québécois

1. Pas de hausses d'impôts ni de taxes pour les particuliers comme les entreprises pour la durée du prochain mandat.

2. Pas de baisses d'impôts avant l'atteinte de l'équilibre budgétaire.

«Nous n'avons actuellement pas de marge de manoeuvre pour baisser les impôts, dit l'économiste Simon Prévost, candidat du PQ. Pour la pérennité de nos programmes sociaux, il est impératif d'équilibrer le budget, et ça ne peut pas se faire si on baisse les impôts. On pourra voir quel sera le contexte après [l'équilibre budgétaire en 2015-2016], mais on ne touche pas aux impôts tant qu'on n'atteint pas l'équilibre budgétaire.»

3. Hausse des tarifs de garderies subventionnées de 7$ à 9$ par jour (en septembre 2015), puis indexation au coût de la vie.

4. Pas d'engagement ferme sur une réforme de la fiscalité, mais le ministre des Finances Nicolas Marceau a indiqué «être ouvert» à améliorer le système fiscal.

Parti libéral du Québec

1. Abolition graduelle de la taxe santé (200$ par personne) sur quatre ans à compter de 2016-2017.

«Nous estimons que le fardeau fiscal a augmenté suffisamment, que nous sommes actuellement à la limite. Dans la mesure où l'État a des revenus supplémentaires et que l'équilibre budgétaire est atteint, nous voudrions éliminer progressivement la taxe santé», dit l'économiste Martin Coiteux, candidat du PLQ.

2. Indexation des tarifs de garderies subventionnées au coût de la vie (actuellement: 7$ par jour).

3. Réforme de la fiscalité des particuliers et des entreprises à coût global nul pour l'État au cours du mandat.

«Nous voulons encourager davantage le travail, l'effort et les investissements, mais à coût nul pour le gouvernement. Nous nous baserons sur des recommandations d'experts», dit Martin Coiteux.

Coalition avenir Québec

1. Abolition de la taxe santé (200$ par personne) de façon progressive entre 2014-2015 et 2017-2018.

2. Abolition des taxes scolaires (moyenne de 600$ par famille).

«Nous avons voulu donner un petit répit fiscal aux familles durant notre premier mandat. Nous sommes le seul parti à mettre autant d'accent sur les baisses d'impôts et de taxes», dit Christian Dubé, candidat de la CAQ et ancien haut dirigeant chez Cascades.

3. Indexation des tarifs de garderies subventionnées au coût de la vie (actuellement: 7$ par jour).

4. Réforme de la fiscalité des particuliers et des entreprises qui sera proposée à l'élection suivante.

«Nous voulons mandater un groupe d'experts pour avoir des recommandations, mais le fil conducteur est de modifier le régime fiscal pour favoriser l'investissement, dit Christian Dubé. Par exemple, y a-t-il moyen de diminuer la taxe sur la masse salariale et d'augmenter une autre taxe afin de favoriser l'investissement?»

Québec solidaire

1. Hausser les impôts des particuliers en faisant passer le nombre de paliers d'imposition de quatre à dix.

2. Faire passer le taux d'imposition des entreprises de 11,9% à 15% des profits (le taux resterait à 8% des profits pour les PME).

3. Taux d'imposition de 100% sur les gains en capital (taux actuel de 50%).

4. Retour de la taxe sur le capital pour les institutions financières.

5. Abolition de la taxe santé (200$ par personne).

6. Tarifs des garderies subventionnées restent à 7$, pas d'indexation durant le mandat.

«Le système fiscal actuel avantage les hauts revenus. Nous voulons lutter contre ce déséquilibre fiscal», dit Sébastien Bouchard, candidat de Québec solidaire et chercheur à la Fédération des syndicats de l'enseignement.

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L'AVIS D'UN EXPERT

«Nous nous dirigeons vers un déficit structurel, croit Jean-Michel Cousineau, professeur d'économie à l'Université de Montréal et président du comité des politiques publiques de l'Association des économistes québécois. Nos engagements sont trop élevés par rapport à la façon dont nos services sont financés. Je veux bien qu'on promette des baisses d'impôts, mais c'est plus que ce que le client en demande. Je ne m'attends pas à des baisses d'impôts. L'enjeu, c'est d'être plus efficace dans la gestion du gouvernement du Québec. La situation est différente à Ottawa, qui pourrait financer davantage les services.»