Une semaine après la menace de décote lancée par Fitch, le ministère des Finances du Québec a pu annoncer hier une nouvelle moins négative. Le gouvernement a engrangé en septembre un surplus de 599 millions de dollars, comparativement à un déficit de 1,4 milliard un an plus tôt.

Cette embellie des finances publiques doit toutefois être prise avec un grain de sel. En septembre 2012, Québec avait inscrit à ses livres une perte exceptionnelle de 1,8 milliard en raison de la fermeture de la centrale Gentilly-2, souligne le rapport mensuel des opérations financières diffusé hier après-midi. La performance de cette année est donc meilleure, mais pas de façon exceptionnelle.

Pour les six premiers mois de l'année financière 2013-2014, entamée en avril, Québec affiche un déficit de 1,154 milliard. Cela place la province en bonne posture pour respecter sa cible de déficit prévue de 2,5 milliards pour l'ensemble de l'année financière. L'annonce de ce déficit - et du report de deux ans de l'équilibre budgétaire - a causé un certain émoi dans la communauté financière le mois dernier. Cela a poussé l'agence de notation Fitch Ratings à placer la note de crédit du Québec «sous surveillance avec perspective négative».

N'eût été l'intervention in extremis du gouvernement, la province aurait subi une décote de la part de Fitch. La première ministre Pauline Marois ne s'en formalise pas. «Ça ne m'inquiète pas, a-t-elle déclaré cette semaine pendant une tournée européenne. Nous sommes sous surveillance. C'est un peu normal, parce que le déficit est de 2,5 milliards et que nous ne souhaitions pas qu'il y ait de déficit.»

Pour les six premiers mois de l'exercice financier, les recettes de Québec ont atteint 33,8 milliards, soit 1,3 milliard de plus qu'il y a un an. Les revenus autonomes se sont élevés à 25,6 milliards (+ 443 millions) et les transferts fédéraux, à 8,2 milliards (+ 734 millions). Les dépenses de l'État ont, quant à elles, totalisé 35,8 milliards, soit une progression de 3,8% sur un an.