Une scierie autochtone québécoise a reçu lundi le quatrième Prix du leadership des entreprises autochtones pour son engagement envers les valeurs traditionnelles autochtones et l'environnement, ainsi que pour les emplois qu'elle génère dans la communauté.

Le prix a été remis à Vancouver par le Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA) et l'Association des produits forestiers du Canada (APFC).

La Scierie Opitciwan, située sur la réserve atikamekw d'Obedjiwan, à 140 kilomètres au sud de Chibougamau, s'est notamment distinguée par le fait qu'elle génère des profits importants tout en garantissant des emplois dans la communauté d'Opitciwan, affirme le président-directeur général du CCCA, JP Gladu.

La Scierie Opitciwan est la première entreprise québécoise à recevoir le prix.

Selon M. Gladu, l'objectif du Prix du leadership des entreprises autochtones est de faire valoir la qualité des entreprises autochtones, en plus d'éveiller la conscience tant du public que du gouvernement sur le rôle qu'elles jouent.

Lui-même forestier de formation, M. Gladu, qui a vu son père et son grand-père oeuvrer pour l'industrie forestière, remarque que l'industrie s'est grandement améliorée dans les dernières années, notamment dans les postes occupés par les travailleurs autochtones.

«Nous sommes passés de planteurs d'arbres et débroussailleurs à opérateurs et exploitants, et finalement à producteurs primaires. Ça, c'est du progrès», a-t-il affirmé en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, qui l'a joint à Vancouver, où la cérémonie de remise du prix avait lieu lundi.

Cogérée par le Conseil des Atikamekws d'Obedjiwan et l'entreprise Produits forestiers Résolu (anciennement AbitibiBowater), la scierie emploie 125 personnes, dont 65 dans le département de la fabrication, rapporte Marc Awashish, président du Conseil des Atikamekws d'Obedjiwan. Cela représente 60% des résidents de la communauté.

La Scierie Opitciwan réalise un revenu annuel de 20 millions $.

M. Awashish précise aussi que l'étape du pilage du bois continue de se faire manuellement afin de maximiser le nombre d'emplois, alors que la plupart des entreprises forestières ont robotisé ce processus.

De plus, la scierie suspend ses opérations quelques fois par année afin d'assurer le maintien des traditions autochtones. En service 43 semaines par an, elle ferme à quelques reprises pour une durée d'une ou deux semaines, notamment au printemps pour la chasse à l'outarde, à la fin de l'été pour la cueillette des bleuets et à l'automne pour la chasse à l'orignal.