Le gouvernement Marois garde le cap; il ne fera pas de déficit en 2013-2014. Mais seulement quatre mois après son premier budget, le ministre des Finances Nicolas Marceau doit corriger à la baisse de 565 millions de dollars ses prévisions de recettes.

Il parvient à maintenir l'équilibre grâce à des transferts supplémentaires d'Ottawa et une ponction dans la réserve mise de côté l'an dernier, révèle la mise à jour sur les finances publiques dévoilée jeudi matin. 

C'est plus de 280 millions de péréquation supplémentaire que reçoit Québec qui puise 200 millions dans ses réserves, réduites de moitié à la veille du début de l'année financière.

«Sur un budget de 90 milliards, ce ne sont pas des montants négligeables, mais on ne parle pas de sommes énormes, il faut mettre les choses dans leur contexte», soutient M. Marceau.

«Le dernier trimestre de 2012 a été inférieur aux prévisions, surtout en décembre qui est un mois important pour la consommation», explique le ministre Marceau, insistant sur l'effort mis sur le contrôle des dépenses - une croissance limitée à 1,9 % cette année. C'est la première fois en quatre ans que le budget se boucle sans déficit, a-t-il souligné.

Du côté des recettes, comme l'indiquait La Presse la semaine dernière, Québec doit composer avec une baisse importante des taxes à la consommation (183 millions pour 2013-2014, 135 millions l'année précédente).

L'impôt sur les sociétés est en recul de 138 millions sur les prévisions de novembre dernier, celui des particuliers affiche un déficit de 101 millions.

Conséquence de la baisse des prix des métaux, les recettes des redevances minières sont revues à la baisse pour 62 millions.

À cause des taux d'intérêt plus bas que prévu, le service de la dette coûtera 85 millions de moins que prévu en novembre 2012.

Le ministre Marceau a bondi quand, en conférence de presse, on a soutenu qu'Ottawa lui avait sauvé la mise.

«On n'arrive pas à l'équilibre budgétaire parce qu'on est sauvé par quelqu'un d'autre, mais parce qu'on fait des efforts considérables, on paie le prix pour ça et j'aimerais en avoir le bénéfice», a-t-il laissé tomber.

Québec revoit à la baisse aussi ses prévisions de croissance pour 2014, 1,3 % plutôt que 1,5 % avancé il y a quatre mois, une prévision réaliste par rapport à celles du secteur privé, selon M. Marceau.

Le marché du travail reste «robuste», l'emploi a augmenté de 0,8 %, le taux de chômage reste à 7,8 % mais devrait descendre l'an prochain.

Pour le ministre Marceau, les compressions qui affectent les programmes sociaux - l'aide sociale et le financement des garderies - sont douloureuses, mais nécessaires. Repousser ces décisions difficiles rendrait nécessaires des compressions plus douloureuses encore dans l'avenir, a-t-il expliqué.

À l'Assemblée nationale, le chef de l'opposition, Jean Marc Fournier, a relevé que les revenus d'investissements étaient de 3 % en dessous des prévisions, «le budget est un échec en termes d'investissement», de lancer le libéral, selon qui Mme Marois devrait tout de suite convoquer son argentier et «exiger un vrai plan de correction».

Pour Mme Marois, c'est dans son budget de novembre que le gouvernement a déposé un «vrai plan de correction» en s'astreignant à des compressions de dépenses sévères, qui seront respectées.

Les résultats commencent à apparaître; la proportion de la dette par rapport au PIB commence à baisser, a-t-elle relevé.

Sur l'investissement, Québec a promis un congé fiscal de 10 ans pour les investissements de plus de 300 millions, a-t-elle rappelé.

Québec a dans sa manche pour le secteur minier un investissement majeur qui sera annoncé sous peu, a-t-elle ajouté.