Le prix de l'électricité a flambé pendant l'hiver en Nouvelle-Angleterre, ce qui a permis à Hydro-Québec d'augmenter la rentabilité de ses exportations, après plusieurs années de vaches maigres.

L'abondance de gaz naturel aux États-Unis maintient le prix du gaz et celui de l'électricité très bas depuis deux ans. C'est toujours vrai, mais certains facteurs se sont conjugués pour faire augmenter soudainement ces prix au cours des premiers mois de 2013, explique Olivier Charest, analyste en énergie pour l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité.

«L'hiver rigoureux qu'a connu le nord-est du continent, combiné à une capacité de transport insuffisante, a créé une situation de pénurie de gaz naturel en Nouvelle-Angleterre», précise l'économiste.

Temporairement, les centrales qui produisent de l'électricité à partir du gaz naturel ont dû payer très cher pour s'approvisionner. Le 24 janvier, par exemple, le gaz coûtait 31$US le MMBtu en Nouvelle-Angleterre, soit près de 10 fois le prix courant (Henry Hub), qui était de 3,56$US.

Le prix de l'électricité a suivi. Le kilowattheure s'est vendu en moyenne 10 cents pendant les mois de janvier et février, comparativement à 3,5 cents pour la même période en 2012.

Si Hydro-Québec a profité de la situation pour exporter au maximum de la capacité de ses interconnexions avec la Nouvelle-Angleterre, elle pourrait avoir encaissé des revenus de 190 millions US pendant cette période.

Le profit net d'Hydro pourrait augmenter d'au moins 100 millions US, grâce à cette hausse soudaine des prix, estime l'analyste en énergie. On devrait en savoir plus au moment de la divulgation de ses résultats du premier trimestre de 2013, prévue prochainement.

Cette augmentation imprévue des profits d'Hydro-Québec tombe à point pour le ministre des Finances du Québec, qui espère une contribution supplémentaire de la société d'État pour boucler son budget. La Régie de l'énergie a réduit de 3,4 à 2,4% la hausse de tarifs réclamée par Hydro, malgré les pressions gouvernementales.