La chambre de commerce du Montréal métropolitain craint un affaiblissement du centre-ville en raison de l'émergence de pôles multiservices en banlieue comme le Quartier DIX30, à Brossard, sur la Rive-Sud.

«Je connais des personnes âgées qui ne sortent plus au centre-ville pour des raisons de sécurité, mais aussi parce qu'elles ont découvert en banlieue des pôles de services dotés de restaurants, de commerces et de salles de spectacles modernes», a dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre, qui compte 7000 membres.

M. Leblanc prenait la parole hier midi dans le cadre d'un événement organisé par l'Institut de développement urbain du Québec, un regroupement de promoteurs immobiliers.

Montréal s'est longtemps démarqué des principales agglomérations nord-américaines par la vitalité de son centre-ville en dehors des heures de bureau. En plus d'y travailler, on y mange, on y sort et on y dort. À ce chapitre, la multiplication de projets de copropriétés dans les alentours du Centre Bell est de bon augure.

Toutefois, M. Leblanc observe des signes d'affaiblissement du centre-ville. Les manifestations étudiantes du printemps dernier, jumelées au lock-out de la Ligue nationale de hockey, ont eu un impact sur la fréquentation en soirée des commerces et des restaurants de la rue Sainte-Catherine et de son voisinage. «Il y a des gens qui ont découvert qu'ils pouvaient sortir en banlieue, a dit M. Leblanc. Vont-ils revenir avec le retour du hockey?, s'est-il demandé. C'est à voir, mais il y a des habitudes qui se sont prises.» M. Leblanc, dont l'organisme représente les gens d'affaires du centre et des banlieues, a bien pris la peine de préciser qu'il n'était pas contre l'émergence de pôles multiservices en banlieue, mais, selon lui, la vitalité économique de la métropole a besoin, entre autres choses, d'un centre-ville fort.

À cette même occasion, M. Leblanc a rappelé la position de son organisme contre l'imposition d'une ceinture de péages sur les ponts et routes de la région montréalaise. Le péage peut par contre servir à financer de nouvelles infrastructures, comme sur le nouveau tronçon de la 30 et le pont de l'autoroute 25.

Pour financer les infra-structures en transport collectif prioritaires, évaluées à plus de 14 milliards de dollars, la Chambre de commerce favorise plutôt l'augmentation progressive de la taxe sur l'essence jusqu'à 5 cents le litre, à raison d'un cent par année. Elle veut aussi voir la généralisation de la surcharge de 45$ sur les frais d'immatriculation à l'ensemble de la région. Depuis 2011, les automobilistes de l'île de Montréal assument cette surcharge. Les banlieusards, hors de l'île, en sont exemptés.

La Chambre souhaite un accroissement de la part des investissements en transport collectif en provenance du Fonds vert et du Fonds des réseaux de transport terrestre.