Après avoir essuyé un premier refus du CRTC pour acheter Astral, Bell s'attend cette fois-ci à un débat «abrégé».

Bell et Astral ont laissé le soin au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de révéler les détails de leur deuxième proposition de 3,38 milliards, soumise en novembre. «Nous ne sommes pas prêts à rendre la demande publique actuellement car elle n'est pas complète», dit Denis Carmel, porte-parole du CRTC.

«Nous croyons que notre demande sera rendue publique en février et que le CRTC fixera en même temps une date pour une audience publique qui sera, on l'espère, abrégée», a dit Siim Vanaselja, chef des finances de BCE (Bell), plus tôt cette semaine lors d'une conférence d'analystes.

«Bell s'attend bien sûr à une audience publique complète. Cependant, notre nouvelle proposition tient compte des éléments controversés soulevés lors des audiences initiales, ce qui nous fait croire que le processus pourrait se dérouler plus rapidement cette fois-ci», a précisé Jean Charles Robillard, porte-parole de Bell.

La première fois, le processus devant le CRTC avait duré quatre mois.

En raison de ses règles internes, le CRTC peut difficilement aller plus vite dans son examen de la transaction, car il doit donner l'occasion au public de se faire entendre. «Nous allons appliquer la même rigueur dans notre examen de cette transaction que pour la transaction précédente», dit Denis Carmel, porte-parole du CRTC.

Le Bureau de la concurrence doit aussi approuver la transaction, qui doit être complétée d'ici le 31 juillet 2013, date d'expiration de l'offre de Bell. La première fois, Bell avait rendu publics les détails de son offre avant le début du processus du CRTC, ce qui avait donné plus de temps aux opposants à la transaction (Québecor, Cogeco) pour organiser une coalition.

Hausse des profits d'Astral

Avant que les hostilités ne reprennent devant le CRTC, les choses suivent leur cours normal chez Astral, qui a annoncé hier un 66e trimestre consécutif avec une croissance de ses profits.

De septembre à novembre, Astral a généré des profits (bénéfice avant impôt, intérêt et amortissement) de 93,7 millions ("4% sur un an) sur des revenus de 274,5 millions ("1%). Le bénéfice net a augmenté de 7% pour atteindre 59,6 millions.

Comme à son habitude, c'est au petit écran qu'Astral Média a fait le plus d'argent: 61,3 millions en profits avec ses 12 chaînes spécialisées (Canal Vie, Canal D, Séries+) et ses 8 chaînes payantes (Super Écran, HBO Canada, The Movie Network).

Il s'agit d'une hausse des profits de 5% sur un an. Avec le lock-out de la LNH, les chaînes d'Astral ont-elles pu récupérer une partie des annonceurs de RDS, propriété de Bell? «Ça nous a aidés un peu, mais ce ne fut pas un changement dramatique pour nous», dit le président et chef de la direction d'Astral, Ian Greenberg. Au cours du trimestre, les stations de radio (NRJ, Rouge FM) ont généré des profits de 27,8 millions, contre 11,9 millions pour sa division d'affichage.

Le titre d'Astral s'est apprécié de 1% jeudi pour atteindre 47,21$ à la Bourse de Toronto. Bell offre 50$ par action.

HBO GO disponible d'ici quelques semaines

Après un an de tests, Astral veut lancer d'ici quelques semaines son application de visionnement en ligne The Movie Network GO/HBO GO pour tablettes électroniques et téléphones intelligents.

L'application, qui permettrait de visionner les émissions de télé et les films des deux chaînes, ferait concurrence à Netflix.

Disponible aux États-Unis depuis février 2010, HBO GO devait être lancé par Astral et Corus au Canada en 2012, mais des problèmes techniques ont retardé le lancement de l'application, qui aura lieu dans quelques semaines.

«Notre système a eu quelques bogues en fin d'année, et la pire chose à faire, c'est de lancer un service qui ne fonctionne pas parfaitement», dit Ian Greenberg, président et chef de la direction d'Astral.

The Movie Network GO et HBO GO seront disponibles gratuitement aux abonnés des deux chaînes.