Lise Watier, Monique Leroux et Pauline Marois occupent les trois premières positions au palmarès des femmes québécoises influentes les plus souvent citées par les femmes d'affaires du Québec, selon un sondage.

Véronique Cloutier, Lise Payette, l'ex-ministre Nathalie Normandeau, Christiane Germain et Thérèse Casgrain suivent ensuite dans l'ordre.

Lise Watier loin devant

La présidente et fondatrice de Lise Watier Cosmétiques a reçu l'appui de 22% des gens qui ont répondu à la question: quelles sont les femmes québécoises influentes qui ont été un modèle pour vous dans votre carrière?

Ces résultats sont tirés d'un sondage SOM commandé par le Mouvement Desjardins et les comptables Samson Belair/Deloitte&Touche, dont les points saillants ont été dévoilés dans le cadre du Forum Femmes en mouvement qui se déroulait lundi et hier au Palais des congrès de Montréal.

La firme SOM a interrogé pour l'occasion 117 femmes, dont 45% sont propriétaires d'entreprises et 55% occupent des postes de haute direction d'entreprise ayant un chiffre d'affaires d'au moins 500 000$. Plus de la moitié des répondantes dispose d'un revenu familial de 100 000$ et plus.

Parmi les autres femmes connues citées à titre de modèle d'influence, nommons les Mitsou, Cora Tsouflidou, Isabelle Hudon, Liza Frulla, Jacynthe Côté, chef de l'exploitation chez Rio Tinto Alcan, Monique Jérôme Forget, Julie Snyder, Céline Dion et Louise Roy.

Le sondage abordait aussi les raisons pouvant expliquer pourquoi on trouve moins de femmes en affaires et moins de femmes dans les postes de direction que les hommes. Les responsabilités familiales ont été identifiées par les répondantes comme l'explication la plus plausible, dans une forte proportion.

Selon Éloïse Harvey, présidente de Mecfor et quatre enfants à la maison, les femmes ne doivent pas perdre de vue que les postes de direction s'accompagnent en général de bons revenus. L'aisance financière permet de se payer de l'aide pour les tâches ménagères et l'accompagnement des enfants. Mme Harvey a pris la parole dans le cadre d'une table ronde hier midi qui discutait des résultats du sondage.

Peu de réseautage

Autre participante à la table ronde, l'hôtelière Christiane Germain a fait valoir l'importance du réseautage. «Personnellement, le réseautage a été déterminant dans ma carrière. Je me suis bâti à travers les activités de réseautage», a dit la coprésidence et chef de la direction de Groupe Germain Hospitalité.

Le sondage indique toutefois que les femmes, bien qu'elles reconnaissent l'importance du réseautage, en font peu. Soit par manque de temps, soit par manque d'intérêt.

«C'est vrai que c'est demandant de réseauter, admet Ruth Vachon, présidente du Réseau des femmes d'affaires du Québec. Mais le temps que vous passez à réseauter, vous le sauvez autrement avec des actions que vous n'auriez pas besoin de faire.»

Il a été par la suite question de l'ADN du succès en affaires pour les femmes. «Une femme a tout avantage à rester une femme, a insisté Lise Watier, autre participante. Je trouve malheureux de voir les femmes penser, s'habiller et agir en homme pour réussir. Ce n'est pas le cas. Les femmes ont une puissance dans l'écoute et la compréhension des autres. J'appelle ça la puissance de la douceur, qui est méconnue», a dit Mme Watier.

L'importance du mentor

À propos des facteurs de succès, le sondage révèle que 22% des répondantes identifient l'appui d'un mentor ou d'un parrain comme facteur favorisant l'accès des femmes à des postes de haute direction ou aux postes d'administrateurs d'entreprise.

Alors que les hommes ont entre trois et cinq mentors au cours de leur carrière, les femmes n'en ont souvent qu'un seul, déplore Brigitte Vachon, associée directrice pour Montréal et Québec, Centre de services aux sociétés privées chez Samson Bélair, qui était citée dans le programme du Forum. Mme Vachon agissait aussi à titre d'animatrice hier midi.