L'opposition à l'hôtel de ville entend demander des éclaircissements au maire de Montréal à l'égard du soutien logistique gratuit dont bénéficie le Marathon de Montréal.

«D'après nos recherches, le Marathon n'est pas incorporé, dit la chef du parti Vision Montréal, Louise Harel, dans un entretien. Le Marathon n'est en fait qu'une dénomination du Festival de la santé inc., qui est l'événement avec lequel fait affaire la Ville. Ce qui fait que tout ça serait à but lucratif», ajoute-t-elle.

S'il s'avérait que le marathon est de facto une activité à but lucratif, il ne devrait donc pas bénéficier de services gratuits (police et autres) de la Ville, selon Mme Harel. Elle donne l'exemple des promoteurs des spectacles du groupe U2 l'été dernier à l'hippodrome. Ceux-ci avaient dû payer la facture relative aux services municipaux.

Quoi qu'il en soit, Mme Harel entend obtenir une copie des états financiers du Marathon de Montréal des dernières années. «La question est de savoir si le Festival de la santé inc. faisait des profits avec Marathon Oasis? Si oui, à qui allaient-ils? La question se pose maintenant», croit-elle.

Comme l'a écrit La Presse Affaires hier, le Marathon a été vendu l'automne dernier à Competitor Group, une société commerciale californienne valant au moins 115 millions US, et contrôlée par des financiers new-yorkais. Les nouveaux organisateurs entendent demander aux pouvoirs publics de subventionner l'événement. La Ville de Montréal s'est d'ailleurs déjà engagée à fournir gratuitement des services en soutien logistique et technique au Marathon d'une valeur de 425 000$.

De son côté, le chef de projet Montréal, Richard Bergeron, a appris en lisant La Presse que derrière le Marathon de Montréal se cache une multinationale de la course. «On ne sait jamais où conduisent les OBNL (organisme à but non lucratif). Il y en a partout dans l'organisation de Montréal et ils ne sont pas obligés d'ouvrir leurs livres», dit M. Bergeron, qui a déjà payé ses 75$ pour courir le demi-marathon en septembre. «Comme élu, ça me rend l'événement moins sympathique.» Il n'est toutefois pas prêt à remettre en question le soutien gratuit offert par la Ville.