Si ce n'était la présence des travailleurs originaires du Mexique, du Guatemala et des Antilles, l'industrie québécoise des petits fruits serait dans une bien mauvaise posture. Pas de travailleurs étrangers, pas de fraises, de framboises ni de canneberges.

L'an dernier, plus de 7000 d'entre eux sont venus cueillir des fruits et des légumes dans la Belle Province. Signe des temps, même les bleuetières sauvages du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont commencé à faire appel à cette main-d'oeuvre venue du Sud. Les Québécois ne souhaitent plus cueillir des bleuets, même si cela se fait mécaniquement.

«Avant, c'était surtout les grandes entreprises agricoles qui se tournaient vers les travailleurs étrangers. Mais depuis quelques années, ce sont maintenant les petits producteurs, qui comptent entre un et dix employés, qui nous demandent de recruter de la main-d'oeuvre pour eux. Or, comme 80 % de nos membres sont des petits joueurs, la demande augmente d'année en année», explique René Mantha, directeur général de FERME.

FERME est l'acronyme de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d'oeuvre agricole étrangère. Cette fondation a été mise sur pied en 1989 par des agriculteurs qui ne savaient plus à quel saint se vouer pour trouver de la main-d'oeuvre.

Selon René Mantha, près de 8000 postes devront être pourvus cette année. Et le nombre de postes augmente d'au moins 5% tous les ans. «Mais attention, certains travailleurs vont occuper deux postes. Un Mexicain qui va cueillir des fraises pendant quelques semaines ira ensuite chez un producteur de carottes, par exemple», dit-il.

Les travailleurs étrangers demeurent en moyenne 20 semaines au Québec. Ils travaillent environ 60 heures par semaine et gagnent entre 12 000$ et 15 000$ durant leur séjour.