Il fait beau et chaud, mais la plage et le bon temps attendront.

Les dettes et le prix élevé de l'essence incitent en effet le quart des Québécois à considérer le report de leurs vacances estivales à l'an prochain, selon l'indice des perspectives de consommation au Canada préparé par la banque RBC. Près du tiers des Canadiens envisage pareille solution dans le but de mettre un peu d'ordre dans leurs finances personnelles.

L'indice trimestriel a été réalisé à partir d'un sondage en ligne mené entre les 4 et 9 juin auprès de 4000 Canadiens, dont 564 Québécois.

La hausse de 29,5% du prix de l'essence en mai et celle de 4,2% du prix des aliments, au cours du même mois, font réfléchir les ménages. L'essence se vend en moyenne 1,32$ le litre à Montréal, d'après le site essencequebec.com. Environ 45% des consommateurs québécois disent que ces augmentations ont des répercussions sur leur budget.

Le Québécois a une dette personnelle moyenne de 8472 $, comparativement à 13 058 $ pour le Canadien.

Les dettes personnelles excluent les prêts hypothécaires. Les Québécois sont persuadés de bien gérer leurs dettes dans une proportion de 32% et 42% de ceux-ci affirment respecter leur budget plus qu'avant.

Dans le but de mieux contrôler leurs dettes, 26% des Québécois admettent qu'il est plus probable qu'ils remettent leurs vacances à l'an prochain. Une proportion identique croit toutefois qu'une telle éventualité soit moins probable, tandis qu'un Québécois sur deux est indifférent.

C'est en Ontario où la proportion est la plus élevée. Trente quatre pour cent des Ontariens et 33% des habitants des provinces de l'Est disent qu'il est plus probable qu'ils reportent de 12 mois leurs projets de vacances.

Dans une analyse publiée au début de juin, la Chaire de tourisme Transat ESG UQAM citait un sondage du Conference Board indiquant que les Québécois paraissaient moins enclins que les autres Canadiens à envisager les voyages cet été. De plus, seulement le tiers des ménages québécois prévoyaient dépenser plus en vacances cette année que l'an dernier. Des provinces comme le Manitoba et la Saskatchewan affichaient des proportions plus élevées.

La météo aidant en juillet, les campings du Québec ne ressentent pas les contrecoups de ce régime minceur auquel sont soumis les consommateurs. «Mis à part le week-end de la Saint-Jean-Baptiste où il a plu pendant trois jours, la saison se déroule bien. Il y a même des campings qui affichent complet», dit Amélie Gagné, coordonnatrice Marketing chez Camping Québec, qui souligne que le camping est devenu plus une affaire de véhicules récréatifs (VR) que de tentes. Confortablement installés, les campeurs en VR sont moins sensibles aux caprices de dame nature.

Les dépenses de voiture sous la loupe

«La gestion de leurs dettes reste la préoccupation principale des Québécois et ils ont une approche très simple pour assumer leurs dépenses quotidiennes», dit, dans un communiqué, Patrice Sieber, vice-président et chef régional de l'exploitation, RBC.

Outre le report des vacances, les Québécois comparent davantage les prix dans les supermarchés et utilisent moins leur véhicule motorisé afin de réaliser des économies, révèle l'indice RBC.

À ce propos, 43% des Québécois affirment vouloir choisir un véhicule à plus faible consommation de carburant à la suite de la hausse du prix à la pompe. C'est la proportion la plus élevée au pays, devant les provinces de l'Atlantique. «Les statistiques (de vente) démontrent que, très récemment,il y a une augmentation d'intérêt chez les consommateurs pour les petites autos», confirme George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes. Il note également que les automobilistes s'intéressent de nouveau aux véhicules intermédiaires munis de moteur 4 cylindres plus économique que le moteur 6 cylindres.

L'indice RBC ne dit pas s'il restera assez d'argent au nouveau propriétaire d'une voiture économique pour pouvoir enfin se payer des vacances l'été prochain.