La nomination du docteur en économie Alain Paquet à titre de ministre délégué aux Finances est accueillie favorablement, tant par les groupes patronaux que par un organisme de défense des droits des retraités du secteur public. À 49 ans, à son troisième mandat comme député de Laval-des-Rapides, ce diplômé des universités Laval, Queen's et Rochester accède au Conseil des ministres pour la première fois. «C'est certainement un bon choix quand on pense à Alain Paquet», commente Françoise Bertrand, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec. C'est quelqu'un de constructif, de très ouvert, à l'écoute et qui a une vision globale de l'économie tout en s'intéressant aux entreprises.» Celui qui était jusqu'à hier l'adjoint parlementaire au premier ministre vient de terminer une tournée du Québec sur la stratégie entrepreneuriale du gouvernement.

«Il est en mesure d'apporter un éclairage très précieux au ministère des Finances», fait-elle valoir.

Selon Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat, l'entrepreneuriat est un enjeu névralgique parmi les plus importants auquel le Québec fait face. « (De par la tournée qu'il vient de faire), Alain Paquet est nanti d'une bonne expérience, d'une bonne compréhension, et d'une bonne connaissance de terrain, dit M. Dorval. C'est une excellente nomination», insiste-t-il.

Madelaine Michaud, présidente de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP), se réjouit également de la nomination de l'élu de l'île Jésus. «Tant qu'à avoir un ministre délégué aux Finances, aussi bien que ça soit Alain Paquet», dit-elle. Le député de Laval-des-Rapides a présidé dans le passé la commission parlementaire sur l'indexation des régimes de retraite des fonctionnaires, principal cheval de bataille de l'association. «Comme ministre délégué, nous souhaitons à M. Paquet d'obtenir la responsabilité de la Caisse de dépôt», suggère la présidente de l'organisme, qui se présente comme le chien de garde des déposants de la Caisse.

Responsable des institutions financières

En point de presse, le premier ministre Jean Charest a précisé que l'ex-consultant ayant notamment travaillé auprès de la Banque du Canada et du ministère des Finances du Canada sera responsable des institutions financières dans la foulée des affaires Norbourg et Earl Jones. Dernièrement, le ministre Raymond Bachand s'est montré ouvert à l'idée d'instituer un nouveau fonds d'indemnisation des victimes de fraude financière, lequel couvrirait l'industrie de façon plus étendue que l'actuel fonds géré par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

«Si la nomination de M. Paquet entraîne des changements positifs, on n'a rien contre. On ne veut pas d'autres Vincent Lacroix», dit Michel Vézina, l'un des deux codemandeurs du recours collectif contre l'AMF. Ce litige a connu son dénouement en janvier. Les parties se sont entendues sur un règlement à l'amiable qui permet aux investisseurs de Norbourg de récupérer leur investissement en presque totalité.

«Dans les institutions financières, il ne faut pas oublier qu'il y a le fameux projet de commission unique de valeurs mobilières. Ce n'est pas réglé cette affaire-là», fait remarquer Gilles Dussault, président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Il déplore par ailleurs la volonté réaffirmée du gouvernement de vouloir atteindre l'équilibre budgétaire dès 2013-2014. «C'est beaucoup trop tôt», croit-il.