Le gouvernement québécois ne réécrira pas le projet de loi 79 qui vise à réformer la Loi sur les mines, a affirmé à La Presse Affaires le ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune, Serge Simard.

Le projet de loi 79 vise à augmenter les garanties financières pour la réhabilitation des terrains miniers, à soumettre la totalité des projets à une consultation publique et à stimuler l'exploration minière. Mais les organismes environnementaux et les municipalités ont exprimé leur déception. Tant le Parti québécois que Québec solidaire auraient préféré une réécriture complète du projet de loi et une portée plus étendue après les vastes consultations publiques tenues l'été dernier. Le gouvernement a préféré garder sensiblement le même projet pour l'étude article par article.

Après quelque 30 heures d'étude durant la session d'automne, la Commission des ressources naturelles n'en est qu'à l'article 9 du projet qui en compte 72. De la vingtaine d'amendements proposés jusqu'ici par l'opposition officielle, un seul a été adopté. À la fin de l'année, devant cette impasse, des rumeurs laissaient croire que le gouvernement allait réécrire le projet de loi de A à Z pour la session du printemps.

«Le projet de loi va continuer lors de la rentrée, a plutôt indiqué le ministre Serge Simard en entrevue téléphonique. Il devrait reprendre d'où il était. Il ne sera pas réécrit. Des amendements ont été faits et on va les analyser en commission parlementaire.»

Le ministre assure que plusieurs des amendements qu'il compte déposer «répondent aux préoccupations des différents intervenants, des municipalités, des personnes en environnement». Mais, pour y arriver, ajoute le ministre, il faut continuer à progresser dans l'étude des articles.

Selon le porte-parole de l'opposition officielle en matière de mines, Scott McKay, il est possible d'améliorer le projet pendant l'étude article par article. «Mais il faudrait que le ministre dépose tous ses amendements à l'avance et qu'il fasse connaître ses intentions, ce qu'il a refusé de faire jusqu'à maintenant. Ensuite, on pourrait s'ajuster.»

Le porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, Ugo Lapointe, est sceptique.«Le ministre nous dit depuis le début qu'il est à l'écoute, qu'il est ouvert à apporter les modifications nécessaires, mais les bottines ne suivent pas les babines. Ça prend des engagements fermes. S'il avait ramené un projet réécrit et qu'on savait où il s'en allait, il aurait plus de chance de convaincre du monde.»