Moins de 24 heures après avoir appris la fermeture du plus gros employeur privé des environs, le milieu économique de L'Assomption et des environs, réuni en cellule de crise, organise une contre-attaque en cinq temps.

«On ne baisse pas les bras malgré l'annonce d'hier», dit d'un ton décidé Joffrey Bouchard, directeur général du centre local de développement (CLD) de la MRC de L'Assomption, qui a coordonné la réunion d'hier matin.

Dans un premier temps, les députés péquistes de la région ont été mandatés pour convaincre le gouvernement provincial d'y aller d'un effort supplémentaire au-delà de ses programmes réguliers d'aide aux entreprises pour convaincre Electrolux de revenir sur sa décision.

Ensuite, la mairesse Louise Francoeur réclame une rencontre d'urgence avec la direction de l'usine dans le but d'obtenir le plus d'informations sur les raisons de la fermeture et sur les étapes à venir. Le fabricant d'électroménagers verse 316 000$ en taxes annuellement à la Ville, soit 1,4% de l'ensemble de son impôt foncier perçu, d'après Dominique Valiquette, trésorier municipal.

«Apparemment, il y aurait une étude réalisée par l'usine qui dirait que l'usine de L'Assomption ne serait pas viable, dit au téléphone Claude Ouellet, président de la chambre de commerce de L'Assomption, qui avait participé plus tôt à la cellule de crise. On voudrait la consulter, peut-être y trouvera-t-on des choses erronées?»

Pour sa part, le CLD s'attelle à cerner les véritables impacts liés à la disparition prochaine de cet important donneur d'ordres en sus de la perte des 1300 emplois directs chez Electrolux. Le CLD prendra contact avec les sous-traitants du manufacturier pour connaître la part de leurs ventes en jeu.

La cellule de crise n'oublie pas les travailleurs. Emploi-Québec se met ainsi à la tâche de préparer ses services de reclassement et de requalification des employés qui seront licenciés. Là encore, une rencontre avec l'entreprise est réclamée pour obtenir le portrait détaillé des ressources humaines d'Electrolux.

Finalement, la région se prépare au pire et imagine des scénarios de remplacement et de compensation. «Est-ce qu'il aurait moyen de conserver son centre de R&D plus longtemps que prévu (censé fermer 6 à 12 mois après la disparition de l'usine), et même de le bonifier?» se demande M. Bouchard, en soulignant les généreuses mesures d'incitation fiscales offertes en R-D au Québec. Il évoque l'idée de demander aux gouvernements des mesures de compensation pour permettre à l'économie de la ville à se relever de ce coup dur.

Sophie Cousineau: Electrolux et la surenchère des subventions