Les consommateurs québécois devront fouiller davantage dans leurs poches en 2010, alors que l'année sera marquée par plusieurs hausses de tarifs.

Hydro-Québec pourrait hausser ses tarifs de 0,2% à compter du 1er avril. Si la Régie de l'énergie accepte cette demande de la société d'État, il s'agira d'une décision qui affectera davantage les familles à faible revenu, selon le directeur général d'Option consommateurs, Michel Arnold.

«Cette décision aura un impact beaucoup plus grand sur les moins bien nantis comparativement aux plus riches, a-t-il expliqué lundi. Les ménages à faible revenu devront donc commencer à consacrer une plus grande partie de leur budget pour payer ce service essentiel qu'est l'électricité.»

Les dépenses des usagers du transport en commun seront également plus élevées en 2010. En plus de l'Agence métropolitaine de transport, dont les tarifs augmentent de 1,75%, le mouvement à la hausse est suivi par la plupart des sociétés de transport un peu partout au Québec.

«On peut s'étonner de ces hausses puisque les gouvernements nous encouragent de plus en plus à utiliser les transports en commun afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, estime M. Arnold. L'augmentation de ces tarifs n'aidera pas à convaincre les automobilistes à délaisser leur voiture et utiliser le transport en commun.»

Les automobilistes québécois ne seront pas épargnés par la Société de l'assurance automobile du Québec en 2010, alors que le renouvellement total du permis de conduire coûtera 86 $ par année, en hausse de 13 $. Quant à l'immatriculation, elle sera de 261 $, en hausse de 1 $.

La hausse des coûts pour l'immatriculation est plus marquée pour les motocyclistes, avec une facture de 1410 $, en hausse de 380 $ comparativement à l'année précédente, pour les propriétaires de motos d'une cylindrée de plus de 401 cm3.

M. Arnold s'inquiète également de la possibilité que le gouvernement Charest hausse d'un point de pourcentage la taxe de vente du Québec (TVQ), actuellement à 7,5%,  lors du dépôt du budget prévu pour le mois de mars.

Pour le directeur général d'Option consommateurs, Québec devrait privilégier la révision de ses tables d'imposition plutôt que d'augmenter les tarifs des sociétés d'Etat et la TVQ.

«Sans privilégier les hausses d'impôts généralisées, il faut aller chercher l'argent là où il est, c'est-à-dire auprès des gens qui ont un revenu élevé, croit M. Arnold. Il ne faut pas oublier que les hausses de tarifs touchent toute la population, indépendamment du salaire de chaque individu, ce qui pénalise automatiquement les personnes à faible revenu.»

Il croit donc qu'une plus grande imposition des gens à fort revenu et des entreprises, ainsi qu'une lutte plus efficace contre l'évasion fiscale, permettrait au gouvernement provincial de mieux renflouer ses coffres.

M. Arnold rappelle également que le gouvernement provincial pourrait repousser en 2013 l'objectif d'atteindre le déficit zéro, ce qui permettrait aux consommateurs et utilisateurs de services d'avoir un léger répit.

Avec une année 2009 qui a été difficile, notamment en raison de la crise financière mondiale, M. Arnold croit que 2010 ne sera pas beaucoup plus facile pour les consommateurs.

«Depuis un certain temps, nous aidons une nouvelle clientèle, observe-t-il. Auparavant, la majorité des personnes qui venaient consulter nos conseillers financiers étaient des chômeurs ou des personnes bénéficiant de prestations d'aide sociale. Maintenant, de plus en plus de ménages composés de salariés viennent nous voir car ils ont des difficultés. La tendance ne semble donc pas vouloir changer.»