Ce n'est pas un jeu de mots gratuit.

De bons vents soufflent vraiment sur Boralex [[|ticker sym='T.BLX'|]] , un producteur d'électricité spécialisé dans l'énergie renouvelable.

«On se prépare à ajouter de nouvelles capacités», explique son président Patrick Lemaire, en entrevue à ses bureaux montréalais.

D'ici la fin de l'année, l'entreprise démarrera différents projets éoliens. Le premier à entrer «graduellement» en exploitation est celui de Thames River, en Ontario. Lancé en 2007, avec le promoteur Gengrowth, ce projet a nécessité un investissement de 120 millions de dollars.

 

Il compte 20 éoliennes, pour une puissance de 40 mégawatts, qui alimenteront le réseau électrique de l'Ontario Power Authority.

Ensuite, ajoute le président, deux autres éoliennes, pour un total de 4,6 mégawatts, seront installées sur le site de Cham de Cham Longe, en France. Il s'agit d'un investissement de 9 millions.

«Avec ces deux projets, nos capacités augmentent de 10% d'un coup, souligne M. Lemaire. Je ne veux pas m'avancer sur leur impact financier, mais je peux dire que cela augmentera les revenus et la rentabilité de Boralex.»

D'autres projets

Et ce n'est pas tout. D'autres projets s'en viennent pour le producteur privé.

Boralex prépare une mise en service dans la région de la Somme, en France. Elle est prévue pour le deuxième trimestre de l'an prochain.

«Mais tout n'est pas encore finalisé, précise le dirigeant. Il y a des points à régler du côté du financement.»

Au total, les quatre nouvelles éoliennes auront une capacité totale de 9,2 mégawatts. Il n'y a pas de partenaire pour ce projet dont l'investissement s'élève à 24 millions.

La totalité de l'énergie produite sera vendue à Électricité de France, dans le cadre de contrats à long terme d'une durée de 15 ans.

«Avec ce projet, Boralex portera sa puissance totale en énergie éolienne à 120 mégawatts sur le territoire français», estime le président.

L'Italie est aussi dans la ligne de mire de l'entreprise québécoise. Boralex vient de signer avec un promoteur italien pour installer 10 éoliennes, d'une puissance de 20 mégawatts, sur le site Pietragalla, à Basilicata, dans le sud du pays.

«On espère que ce sera fait cet automne, mais il y a deux conditions à respecter avant de conclure: avoir tous les permis (construction et environnement) et le financement», explique Patrick Lemaire.

Dans ce cas, Boralex détient 80% du projet, ce qui représente des investissements d'environ 60 millions.

«Si on complète ce projet, ça pourrait nous en amener d'autres en Italie avec le même promoteur, dit-il. Le partenariat pourrait même se poursuivre pour un autre 40 mégawatts supplémentaires.»

Acquisitions

Au cours des deux dernières années, Boralex n'a pas fait de grandes acquisitions en Europe.

«Les prix étaient trop élevés et les rendements anticipés étaient trop bas, explique M. Lemaire. Les gros producteurs d'énergie européens qui ont acheté des projets d'énergie verte sans regarder ont vu leur valeur chuter quand les prix sont tombés.»

Maintenant que la situation s'est ajustée, Boralex est «prête à revenir sur le marché.»

«C'est de cette façon qu'on va prendre de l'expansion, dit le président. Nous voulons grandir, mais en réalisant des rendements acceptables.»

Au Québec comme ailleurs, l'entreprise reste à l'affût des acquisitions.

Dans la province, Boralex a l'intention de participer aux différents projets qui pourraient faire l'objet d'appels d'offres d'Hydro-Québec.

Du côté de l'hydroélectricité, la croissance passe surtout par la Colombie-Britannique.

«On regarde à faire l'acquisition de projets développés qu'on pourrait réaliser dans les années à venir», dit Patrick Lemaire.

Quant au secteur de la biomasse, Boralex «regarde» des projets au Canada et aux États-Unis, tout en restant opportuniste. La biomasse est une forme d'énergie créée notamment par la combustion du bois.

«Si on bouge, ce sera pour développer des projets et pour acheter des actifs, précise le dirigeant. Mais quand on voit ce qui se passe au Québec dans l'industrie forestière, ça rend les activités de biomasse très difficiles.»

 

L'ENTREPRISE

Boralex est un producteur privé d'électricité. La société emploie plus de 300 personnes et elle affiche des revenus annuels de 120 millions. La société est concentrée dans quatre types d'énergie renouvelable (éolienne, hydroélectrique, solaire et à base de résidus de bois) et dans le gaz naturel. Ses 22 sites d'exploitation, situés au Québec, dans le nord-est des États-Unis et en France, combinent une puissance installée de 365 mégawatts. En 2008 ses produits de la vente d'énergie se sont élevés à 197,2 millions pour un profit net de 20,4 millions. De plus, Boralex détient 23% des parts de Fonds de revenu Boralex énergie qui regroupe 10 centrales d'une puissance installée de 190 MW, au Québec et aux États-Unis.

DÉFIS

Avoir sous contrat 1000 mégawatts d'ici 2013 malgré un marché de plus en plus concurrentiel.

STRATÉGIES

Bien saisir les occasions d'affaires et innover en pénétrant de nouveaux marchés géographiques et technologiques.