Une centaine de présumées victimes de «criminels à cravate» ont manifesté devant le palais de justice de Montréal, lundi, au moment où la cause du soi-disant conseiller financier Earl Jones, accusé de vol et de fraude, était reportée de trois semaines.

Il s'agissait de la première manifestation organisée par le mouvement «Sois fort», une nouvelle coalition de Canadiens qui veulent lutter contre ce genre de crimes financiers.

Ces nouveaux militants espèrent faire tomber les préjugés sur la victimisation et devenir une force de changement.

Jones, qui sera de retour au tribunal le 19 octobre, est en liberté sous caution.

La manifestation coïncidait aussi avec le début du procès des cinq coaccusés de Vincent Lacroix dans l'affaire Norbourg. Ils doivent répondre de centaines de chefs d'accusation de fraude.

Janet Watson, de Sherbrooke, a perdu ses économies en vue de sa retraite lorsque l'Autorité des marchés financiers du Québec a démasqué, en 2005, une société de placement nommée Mount Real.

«C'est très important que nous ne nous considérions pas nous-mêmes comme des victimes mais plutôt comme des militants, et c'est ce que l'on tente de faire», a souligné la dame qui a participé à la création de la coalition.

Les membres de la coalition, dont plusieurs victimes de Jones, ont récolté des signatures pour une pétition qui réclame des peines plus sévères et une protection améliorée contre les prédateurs financiers.

À ce jour, plus de 150 personnes ont indiqué que Jones les a flouées ou qu'il leur doit de l'argent, pour une somme totale d'environ 75 millions $. Une enquête policière est en cours.

Mais la sympathie du public n'est pas toujours de leur côté, a reconnu le président de la coalition et fils d'une présumée victime. Selon lui, certaines personnes affirment que les gens qui ont été floués n'ont personne d'autre à blâmer qu'eux-mêmes et qu'ils n'avaient qu'à surveiller davantage leurs finances.