Le premier ministre Jean Charest a cumulé les initiatives, mardi, en vue d'ouvrir toujours davantage les marchés, tant à l'intérieur du pays, qu'entre toutes les provinces canadiennes et les États-Unis.

Il a fait franchir un pas de plus vers l'élimination des barrières interprovinciales, en présentant un projet de loi qui aura pour effet de faciliter la tâche aux travailleurs de toutes les provinces désireux de gagner leur vie au Québec, et à ceux du Québec de travailler ailleurs au pays.

Avec le projet de loi 55, le premier ministre a dit vouloir agir dans le sens d'assurer une pleine mobilité de la main-d'oeuvre à travers le pays, pour différents métiers sauf ceux de la construction, et surtout de fournir une réponse à la pénurie anticipée de main-d'oeuvre au Québec.

Il s'agit d'une entente de reconnaissance mutuelle des qualifications.

Québec évalue à 700 000 le nombre de postes à combler dans les entreprises québécoises d'ici 2012.

Le besoin de main-d'oeuvre provenant d'autres provinces ne doit pas pour autant entraîner de modification au cadre législatif linguistique, en vue d'inciter les Canadiens des autres provinces à émigrer au Québec, a assuré le premier ministre en conférence de presse.

Il n'est pas question «d'assouplir nos lois pour accueillir des gens», a-t-il dit.

Parallèlement, il a poursuivi son combat contre le protectionnisme américain, en prenant l'initiative de préparer un communiqué conjoint, avec ses homologues des autres provinces, dans le but de garantir la fluidité du commerce entre le Canada et les États-Unis.

L'initiative vise concrètement à contrer les effets négatifs de mesures protectionnistes comme le «Buy American Act» adopté par le Congrès américain.

En vertu de cette mesure, les États et les municipalités américains doivent utiliser uniquement des produits manufacturiers américains pour leurs projets d'infrastructures.

Par ailleurs, le projet de loi numéro trois, relatif à l'entente France-Québec sur la mobilité de la main-d'oeuvre entre les deux États, un autre dossier qui tenait à coeur au premier ministre Charest, a été adopté mardi.

Cette entente vise la reconnaissance mutuelle, d'ici 2010, d'une centaine de professions et métiers, facilitant d'autant le processus d'émigration vers l'un ou l'autre pays.

Le premier ministre n'était pas peu fier, mardi, de faire état des avancées obtenues dans les dossiers de mobilité des biens et de la main-d'oeuvre.

«Je ne connais pas d'endroit dans le monde qui aura posé autant de gestes que nous on en aura posé pour s'ouvrir, pour attirer des gens», a-t-il dit, en vantant sa vision d'un «nouvel espace économique» pour le Québec.

Il a rappelé que le Québec ne pouvait pas espérer maintenir son niveau de vie «à moins d'avoir accès à des marchés extérieurs».

C'est dans cet esprit qu'il a fait pression sur ses homologues des autres provinces pour qu'ils adhèrent à un communiqué commun clamant que tous les gouvernements, des deux côtés de la frontière, devaient ouvrir leurs marchés publics.

Parrainée par le Conseil de la fédération, l'initiative des premiers ministres provinciaux vise à rappeler que «toute mesure protectionniste mise en place par l'un ou l'autre gouvernement fera obstacle à la bonne marche des chaînes d'approvisionnement intégrées que les compagnies américaines et canadiennes ont développées».

Les provinces veulent transmettre une déclaration commune au gouvernement fédéral, pour qu'il entreprenne des négociations allant dans ce sens avec les voisins américains.