En démontrant une ouverture et un intérêt pour prendre la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Luc Bertrand se pose en candidat légitime pour la succession de Richard Guay.

Le nouveau président du conseil d'administration de la Caisse, Robert Tessier, a affirmé hier en conférence de presse que «M. Bertrand est certainement quelqu'un de grande qualité, mais je ne connais pas le détail de sa carrière.» Il n'a pas voulu en dire plus, rappelant que le processus de sélection est «absolument confidentiel».

 

«Nous allons laisser le conseil d'administration faire son travail, qui est déjà commencé, dit pour sa part l'attaché de presse du premier ministre Jean Charest, Hugo D'Amours. Nous attendons leurs recommandations avec beaucoup d'intérêt.»

Le directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques et ancien numéro deux de la Caisse, Michel Nadeau, soutient que «Luc Bertrand est certainement parmi les candidats crédibles.»

Selon lui, M. Bertrand figure très bien sur plusieurs des critères de sélections. Ces critères sont la force de caractère, la connaissance en placements, l'expérience de gestion d'une grande organisation, une sensibilité à la dimension québécoise de la Caisse, et une capacité à travailler en équipe.

«Mais il faudra voir comment M. Bertrand se classe par rapport aux autres candidats possibles, que je ne connais pas», ajoute M. Nadeau.

Quant au fondateur du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires, Yves Michaud, il trouve «déplorable que Luc Bertrand ait été à l'origine de la vente de la Bourse de Montréal à la Bourse de Toronto.»

M. Michaud estime aussi qu'il faudrait que la nomination du PDG de la Caisse de dépôt soit approuvée par les deux tiers de l'Assemblée nationale.

Autres candidats

Au moment du départ d'Henri-Paul Rousseau, Luc Bertrand venait de conclure la fusion entre les Bourses de Montréal et Toronto, et son nom avait circulé comme successeur potentiel. À cette époque, M. Bertrand avait nié être intéressé par le poste, ce qui n'est manifestement plus le cas aujourd'hui.

Luc Bertrand ajoute son nom à quelques autres qui circulent toujours à Québec et qui avaient déjà été évoqués l'été dernier: Pierre Shedleur, président-directeur général de la Société générale de financement; Jean Houde, sous-ministre aux Finances; et Jean-Guy Desjardins, fondateur de Fiera Capital écarté du dernier processus de sélection par le gouvernement en raison de ses sympathies adéquistes.

Selon certaines sources, une personne du secteur privé est aussi envisagée pour le poste, mais ce ne serait pas Luc Bertrand.

Avec Vincent Brousseau-pouliot, Catherine Handfield Et Denis Lessard