La morosité économique ne semble pas se traduire dans le discours des jeunes gens d'affaires du Québec. Malgré une certaine inquiétude, les travailleurs et entrepreneurs récemment intégrés au marché de l'emploi y voient tout de même l'occasion d'innover et de préciser leur créneau.

C'est du moins ce qui se dégage du colloque Bâtissons l'avenir, qui avait lieu hier à HEC Montréal. Plus de 300 jeunes leaders ont débattu d'enjeux liés à la crise économique et au marché du travail avec des personnalités comme Mario Dumont, François Legault, John Parisella et Claudette Carbonneau.

 

Selon les deux organisateurs du colloque, le ton de la journée démontre que la génération montante est loin d'être à plat ventre devant la tempête économique.

«Je pense qu'on peut se définir comme une génération très pragmatique, explique Jonathan Plamondon, président de Force jeunesse, un regroupement de jeunes travailleurs et professionnels. Il n'y a pas d'apitoiement, car on devra affronter ces enjeux-là de toute façon. J'ai entendu une analyse très réaliste de la crise économique dans les échanges d'aujourd'hui. La seule inquiétude, c'est que les dégâts de la crise soient amplifiés par de mauvaises décisions politiques à court terme.»

«Que tu sois jeune ou moins jeune, syndiqué ou du côté patronal, la crise économique, c'est sûr que ça fait peur, ajoute David Skitt, président du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec. Mais, comme on le constate aujourd'hui, les jeunes qui ont la fibre d'entrepreneur sont des passionnés qui n'ont pas peur de débattre pour trouver des solutions.»

Saisir les occasions d'affaires

Mathieu Legault a 30 ans. Il travaille pour une firme-conseil qui fait principalement affaire dans le secteur manufacturier, durement touché par la tourmente des marchés financiers.

Pour lui, la crise économique est l'occasion de tester le leadership des entreprises.

«Ça nous force à être plus créatifs, explique-t-il. On n'a pas le choix de trouver la bonne solution. Chez nous, la stratégie, c'est d'être plus combatif, de faire de bonnes campagnes publicitaires. Rappelons que c'est lors de la dernière récession qu'il y a eu le plus de nouveaux millionnaires! Tant qu'il y a de l'espoir, il y a une possibilité de victoire.»

Jennifer Gabriele abonde. La jeune entrepreneuse a fondé il y a deux ans une compagnie de coaching linguistique pour les gens d'affaires.

«La crise m'a poussée à redéfinir ma stratégie, mon rôle et mon positionnement, dit-elle. Même si l'on ne sait pas encore à quoi s'attendre, je pense que le moment est bien choisi pour se trouver un créneau et offrir un produit spécialisé. Je ne comprends pas les pessimistes. Il me semble qu'une crise ne peut que nous forcer à aller de l'avant.»