Certains donnent des leçons d'anglais, d'autres vendent des foulards tricotés à la main dans leurs temps libres. Ils ont une chose en commun: arrondir leurs fins de mois avec une passion qui s'est transformée en très petite entreprise (TPE).

En période d'instabilité économique, un plus grand nombre de travailleurs décident de se lancer en affaires à temps partiel. Certains parce qu'ils ont peur de perdre leur emploi, d'autres parce qu'ils cherchent simplement une façon d'avoir un revenu d'appoint grâce à ce petit à-côté. Ou encore, ils veulent savoir si la vie d'entrepreneur est faite pour eux avant de plonger définitivement.On pourrait penser que la récession n'est pas la meilleure période pour se lancer en affaires. Mais ce n'est pas nécessairement un mauvais moment, selon Julie Vallelunga, conseillère et formatrice en démarrage d'entreprise au Service d'aide aux jeunes entrepreneurs (SAJE).

«Démarrer une petite entreprise avec peu d'argent encourage la créativité et oblige à bien cibler son marché, dit-elle. Quand on commence dans une bonne période économique, le produit peut bien se vendre au début, même s'il n'y a pas vraiment de marché. Si la situation économique se détériore, on se rend alors compte que nos ventes chutent parce que notre marché était mal ciblé. À l'inverse, si notre produit se vend bien en temps de récession, ça ne peut qu'aller mieux quand l'économie se rétablit.»

Lancer sa propre TPE

La jeune femme est passée de la théorie à la pratique: elle s'est lancée en affaires en vendant des bijoux de style ancien, à raison de 10 à 15 heures par semaine. Cela en vaut-il la peine?

«Après 10 mois, je suis en mesure de dire que je vais faire 10 000$ la première année», dit Mme Vallelunga. À première vue, cela peut sembler facile. Mais devenir propriétaire d'une très petite entreprise en plus de travailler à temps plein n'est pas pour tout le monde.

«Cela convient bien à ceux qui ont l'esprit entrepreneurial mais qui ne veulent pas être entrepreneurs à temps plein parce qu'ils aiment la stabilité que leur emploi leur donne», dit-elle.

Pour réussir, il faut choisir une activité ou un secteur accessible, que l'on aime et que l'on maîtrise déjà.

Et avant de se lancer, il faut bien se préparer et tâter le terrain pour savoir s'il y a un intérêt pour nos produits ou services. «On peut le faire avec son réseau, avec un petit sondage. Il faut aussi observer la concurrence, comparer les prix et calculer le temps que l'on est prêt à investir», dit la conseillère.

Quelques conseils

Si l'aventure vous tente, sachez éviter les erreurs des débutants. «Il faut faire attention au temps que l'on y consacre et bien gérer ce temps, dit Mme Vallelunga. C'est facile de se laisser emporter et de réaliser après coup qu'on y passe trop d'heures. Il se peut que cela n'en vaille pas la peine.»

Faites attention aux coûts de démarrage. Le but est de générer des revenus, pas de vous ruiner ou de vous endetter.

«Travailler à la maison est la meilleure option, ajoute-t-elle. Vous pouvez aussi vendre vos produits en ligne. Cela ouvre beaucoup de portes et demande moins de temps que d'aller voir des commerçants pour les convaincre de vendre vos produits.»

Toutefois, vendre en ligne n'est pas aussi facile qu'il y paraît. «Il faut lire beaucoup sur le sujet, pour savoir comment bien se positionner, faire du marketing et de la promotion», explique la jeune femme.

De plus, même s'il s'agit d'un à-côté, cela ne vous dispense pas d'avoir l'air professionnel. «Avoir l'air pro, c'est très important pour inspirer confiance à nos clients, dit-elle. Se présenter avec des cartes de visite imprimées dans une grande surface, ça fait broche à foin.»

Bref, avant de devenir «Moi inc.», prenez le temps d'acquérir les connaissances nécessaires. Une bonne façon de le faire est de suivre un cours en démarrage d'entreprise. Plusieurs organismes en offrent à coût minime. Si l'idée de lancer votre petite affaire vous tente, ce sera une excellente façon de valider votre idée et de partir du bon pied.

Les SAJE, notamment, offrent des cours du soir. D'autres organismes, comme les corporations de développement économique communautaire et les centres locaux d'emploi, fournissent de l'information sur le démarrage, le financement et d'autres aspects pratiques de l'entreprise.