Quatre mois après son Festival international de la créativité, Cannes s'amène habituellement à Montréal et Québec avec ses pubs primées qu'on offre au grand public. Mais à cet événement, qui aura lieu au Cinéma Beaubien, au Cinéma du Parc et au Clap, du 29 novembre au 13 décembre, s'ajoute cette fois une journée pour les membres de l'industrie publicitaire et les entreprises, demain. Une première.

Baptisé «Les Lions de Cannes débarquent à Montréal», l'événement se déploiera à tous les étages du Centre PHI du Vieux-Montréal où, potentiellement, 300 personnes du milieu de la pub et des annonceurs pourront voir les campagnes d'ici et d'ailleurs qui ont remporté des Lions, en juin dernier.

«Ce n'est pas tout le monde qui peut aller au festival de Cannes, dit Chloé Boissonnault, vice-présidente, Lions de Cannes, de l'Association des professionnels de la communication et du marketing (APCM). Il en coûte environ 10 000$ par personne pour y assister. Dans l'industrie, on me dit: «Wow, ce serait mon rêve d'y aller!» On refait donc les expositions à la manière de Cannes.»

Panels d'experts

Il sera possible de visionner, entendre et voir des centaines de publicités télé, imprimées, radio et web. «On peut évidemment tout trouver sur internet, mais il faut des heures de recherche quand on n'a pas vécu le festival, note Chloé Boissonnault. Et le DVD des pubs coûte 600 euros. Par ailleurs, demain, on offre une valeur ajoutée, soit des panels d'experts en agences, en médias et d'annonceurs qui vont se prononcer sur les pubs en faisant un parallèle avec ce qui se fait chez nous.»

Des gens de Touché! PHD, lg2, Carat Montréal, Bleublancrouge, DentsuBos, le Cirque du Soleil, Bell et Danone notamment commenteront les pubs qui ont remué les jurés de Cannes, l'été dernier.

«Je me mets à la place d'une PME. D'avoir accès à tout ce contenu, d'avoir l'avis d'experts du milieu, de voir ce qui allume ces derniers rendra l'expérience enrichissante, estime celle qui s'est retrouvée sur la Croisette à trois reprises. Ce fut un choc la première fois, une prise de réalité qui a changé le cours de ma carrière. De voir toutes ces idées me fait penser autrement. C'est une source d'inspiration totale. Ça va plus loin que la question du budget. C'est de penser et faire les choses différemment. On ne sera jamais un géant comme Coca-Cola, mais il y a une inspiration à tirer des pièces primées à Cannes, budget ou pas.»

Il reste encore des billets disponibles (à 70$ ou 95$, selon qu'on soit membre ou non de l'APCM) pour se faire son festival! «Comme à Cannes, souligne Chloé Boissonnault, on va pouvoir se promener et choisir quoi voir selon ses intérêts.»

Mais sans le soleil ni les palmiers... «J'ai fait installer plein de lampes UV pour pallier le manque de soleil! lance à la blague l'organisatrice, qui est aussi directrice principale, communication-marketing, de Bell Média. Au festival, il y a effectivement une magie liée au lieu et à la météo qu'on n'a pas ici, mais notre événement est intéressant en termes de contenu et de réseautage. Et je garde quand même la touche champagne à la fin de la journée!»