Oser montrer le vrai visage de Zombie Boy, de son vrai nom Rico Genest, au corps intégralement tatoué, a un prix: un Lion d'argent à Cannes!

Le jury de la sélection «Cyber» du Festival international de la créativité de Cannes a ainsi couronné une vidéo virale conçue par l'agence montréalaise Tuxedo, boutique marketing, pour promouvoir le produit Leg & Body Cover de Dermablend Professional.

On rappelle que la vidéo virale a été vue plus de 16 millions de fois sur YouTube depuis huit mois. Dès sa diffusion, notamment sur Times Square à New York, elle a attiré l'attention du grand public et de membres du jury de plusieurs concours dans le monde.

Avant le Festival de Cannes, auquel participent des publicitaires du monde entier, Tuxedo a remporté des prix ou décroché des nominations dans des concours à Montréal (Créa), San Francisco (The Bees Awards) et New York (Webby Awards) notamment.

Dans la vidéo, on voit entre autres Zombie Boy se faire maquiller le visage, le torse et les bras de produits Dermablend par quatre artistes qui lui redonnent l'apparence qu'il avait probablement avant ses tatouages.

«Lorsqu'on pense tatouages, on pense à Zombie Boy, avait dit Dominic Tremblay, président de Tuxedo, à La Presse Affaires, en octobre dernier. Si ça fonctionne avec lui, ça marche sur tout le monde.»

«Nous avons choisi des pièces qui touchent et qui créent plus qu'un simple buzz», a dit le président du jury de la sélection «Cyber», Ian Tant, avant la remise de prix.

Ce prix pourrait-il changer la destinée de la jeune agence? «Très humblement, c'est déjà commencé, répond Nancy Gendron, directrice de marque de Tuxedo. Il y a eu un crescendo ces derniers mois. On est invités à faire des conférences aux États-Unis notamment. On est en demande. Disons que ce Lion, c'est la concrétisation de ce projet.»

Du côté de la catégorie Design, l'agence Cossette Montréal a reçu un Lion de bronze pour un projet pour l'événement OFF du magazine spécialisé Infopresse. «Je trouve que le Québec a de belles pièces cette année, dit Barbara Jacques, directrice de création de Cossette Montréal, qui était aussi membre d'un jury. Dans la catégorie Design, on part de 2200 pièces soumises, à 240, puis à 100 jusqu'à une cinquantaine primées.»

Dans la catégorie de la publicité imprimée, le Grand Prix (qui devance en prestige les Lion d'or, d'argent et de bronze) a été décerné à trois messages-chocs de Benetton, publiés l'automne dernier. Baptisée Unhate, cette campagne italienne de l'agence Fabrica montre des dirigeants, ex-dirigeants, iman et pape (Barack Obama, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy...) qui s'embrassent sur la bouche. Qu'Oliviero Toscani, photographe des campagnes sida des années 90 pour Benetton, ait qualifié ses images de vulgaires n'a pas détourné l'attention des jurés!

Par ailleurs, on saura aujourd'hui si des agences québécoises seront nommées dans la liste des favoris de la catégorie Film. Une catégorie qui a repris du souffle cette année, après avoir été délaissée au profit d'autres médias, de l'avis de Luc Du Sault, de l'agence lg2.

«Je vois plein de bonnes choses en télé, dit le vice-président, création pub. La salle de visionnement pour les pubs soumises est pleine cette année. On revient les deux pieds sur terre! La télé est un canon dans une campagne. Celle d'Old Spice (The Man Your Man Could Smell Like), par exemple, a d'abord commencé avec une pub de 30 secondes à la télé.»