Le Financial Times écrit mercredi que l'Arabie saoudite a demandé aux gestionnaires d'actifs de liquider leur portefeuille canadien, dans le cadre de la guerre diplomatique que livre Riyad à Ottawa depuis quelques jours.

La banque centrale saoudienne et les régimes de retraite publics du royaume ont émis des directives à leurs gestionnaires d'actifs à l'étranger pour qu'ils cèdent les actions, obligations et actifs canadiens, peu importe les cours, selon des sources non identifiées par le Financial Times.

Cette nouvelle tombe alors que le marché boursier à Toronto a connu mardi une vente massive d'actifs d'un courtier international inconnu.

La liquidation d'actions par l'Arabie saoudite intervient après qu'Affaires mondiales Canada ait exprimé publiquement, la semaine dernière, sa «préoccupation» à la suite de l'arrestation et la détention dans ce pays d'une blogueuse et militante pour les droits des femmes, soeur du blogueur lui-même emprisonné Raif Badawi. Le royaume saoudien réagit avec véhémence depuis.

Riyad a décrété un gel des nouveaux échanges commerciaux avec le Canada et a rappelé des milliers d'étudiants fréquentant des universités canadiennes, à la suite du gazouillis de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a également ordonné à l'ambassadeur du Canada, Dennis Horak, de quitter le pays. Le transporteur aérien national Saudia Airlines a également annoncé la suspension de ses vols à destination et en provenance du Canada à compter du 13 août.

Les États-Unis et la Commission européenne ont tous les deux demandé, mardi, des éclaircissements sur l'arrestation de militants en Arabie saoudite, mais ont évité de s'immiscer dans le conflit diplomatique entre Riyad et Ottawa.