Grande nation exportatrice, la Chine consacre pour la première fois une foire aux exportateurs du reste du monde. Une invitation accueillie avec scepticisme par certains, qui ont souligné les barrières tarifaires qui se dressent toujours à la frontière chinoise devant les produits étrangers.

« Pourquoi cette Exposition internationale d'importation de la Chine ? Pour démontrer la détermination de notre politique d'ouverture », a affirmé, par l'entremise d'une interprète, Xia Diya Abilahaiti, vice-directrice générale du département de l'Amérique et de l'Océanie au ministère du Commerce de la Chine.

L'initiative a été annoncée par le président chinois Xi Jinping l'an dernier. L'objectif de la Chine est de faire passer à 10 000 milliards de dollars la valeur de ses importations.

L'exposition prévue pour la fin du mois de novembre se déroulera au Centre national des congrès et expositions à Shanghai, qui compte une superficie d'exposition quatre fois plus grande que celle du Palais des congrès de Montréal.

Une délégation chinoise accompagnait hier Mme Xia à une conférence organisée par le Conseil d'affaires Canada-Chine.

« La Chine va développer toutes ses ressources pour attirer les acheteurs du monde entier et les entreprises chinoises », a dit Mme Xia, en soulignant les liens de longue date qui unissent Montréal et Shanghai.

Elle a invité par exemple les entreprises canadiennes à venir aider les Chinois à pratiquer les sports d'hiver, en prévision des Jeux olympiques d'hiver de Pékin en 2022.

Les tarifs douaniers

Cependant, parmi les gens d'affaires présents à cette conférence, plusieurs se sont plaints de tarifs douaniers qui compliquent leur percée dans le marché chinois, tout en saluant l'initiative de l'exposition de novembre prochain.

C'est le cas de Calvin Kania, dont l'entreprise fabrique en Colombie-Britannique des articles de décoration en fourrure. « Nous exportons en Chine depuis 15 ans, mais nos produits sont taxés entre 27 % et 35 % », a-t-il souligné lors de la période de questions.

Après un conciliabule, les responsables chinois ont souligné par l'entremise de l'interprète que la solution passait par la conclusion d'un accord commercial bilatéral Canada-Chine.

C'est aussi ce qu'a affirmé en entrevue avec La Presse Sun Jiwen, ministre conseiller en affaires commerciale à l'ambassade de Chine à Ottawa. « À la conclusion de notre négociation bilatérale, il y aura moins de produits visés par des tarifs, a dit M. Sun, par l'entremise d'une interprète. Nous allons discuter de produits de consommation, de fruits de mer, d'agroalimentaire. »

VIVRE AVEC LE STATU QUO

En attendant, les entreprises canadiennes qui lorgnent le marché chinois devront vivre avec le statu quo. C'est le cas d'Orkan, un fabricant de systèmes de filtration d'air.

L'entreprise de Longueuil (Saint-Hubert) compte 26 employés en Chine et participera à l'exposition. « C'est une initiative vraiment appréciée, dit Simon Labrecque, vice-président, développement des affaires chez Orkan. Ceux qui vont venir à l'exposition vont avoir des gens devant eux qui recherchent vraiment des produits étrangers. »

Dans l'intervalle, les produits d'Orkan demeurent frappés d'un tarif de 17 % en Chine, alors que des produits concurrents chinois entrent en franchise de douane au Canada, déplore-t-il.