Les conditions d'octroi de crédits aux entreprises et aux ménages de la zone euro se sont à nouveau assouplies au troisième trimestre 2015, tandis que la demande de prêts a augmenté sur cette période, rapporte mardi la Banque centrale européenne.

Entre juin et septembre, «les banques ont continué à assouplir les termes et les conditions de prêts et ce dans toutes les catégories (de crédit)» sur fond d'augmentation de la concurrence entre banques, souligne l'institution monétaire de Francfort qui réalise chaque trimestre une étude sur le crédit bancaire.

La BCE constate par ailleurs que le «standard» des prêts, c'est-à-dire le type de crédit et le profil des emprunteurs jugés acceptables par les banques, s'est assoupli en faveur des entreprises.

En revanche, les standards se sont resserrés pour les prêts immobiliers alloués aux ménages, le durcissement du cadre réglementaire dans un certain nombre de pays «annulant l'effet d'assouplissement lié à la compétition», ajoute ce rapport, mené du 15 au 30 septembre auprès de 141 banques de la zone euro.

Cela n'a pas empêché la demande nette de crédits, mesurée par la différence entre le nombre de banques ayant constaté une hausse et celles ayant fait état d'une baisse, de progresser dans ces deux catégories - prêts aux entreprises et prêts immobiliers aux ménages -, poursuit la BCE. Une évolution qui s'explique par le niveau très bas des taux d'intérêt et le besoin côté entreprises de nouveaux investissements.

L'évolution du crédit en zone euro est scrutée à la loupe par la Banque centrale européenne, alors que le manque de prêts dans la région a souvent été pointé du doigt comme l'un des freins à la reprise économique de la zone euro.

Pour fluidifier l'octroi de crédits au secteur privé et relancer l'activité en zone euro, la BCE a multiplié les initiatives ces derniers mois, abaissant ses taux directeurs à leur plus bas niveau historique, en mettant à disposition des banques des liquidités bon marché en abondance et en procédant depuis mars à d'importants rachats de titres de dette.

Ces rachats de dette, principalement publique, «ont eu un effet d'assouplissement sur les standards de crédit et sur les termes et conditions. L'effet a été plus important pour les prêts aux entreprises», affirme la BCE.