La croissance en Grèce, pays sous assistance financière depuis cinq ans, a été revue en hausse pour le deuxième trimestre, avec un PIB en progression de 0,9 % par rapport au trimestre précédent, a annoncé vendredi l'Agence nationale des statistiques, Elstat.

Une précédente estimation du PIB, publiée à la mi-août, faisait état d'une croissance de 0,8 % en données corrigées des variations saisonnières au deuxième trimestre, selon l'Elstat.

La Grèce n'est donc pas retombée en récession en début d'année et a même enregistré une croissance forte malgré les incertitudes économiques et politiques et les législatives anticipées du 20 septembre.

Toutefois, le nouveau ministre par intérim des Finances George Chouliarakis, qui doit assurer ce portefeuille crucial jusqu'aux élections du 20 septembre, a relativisé ce chiffre.

«Le pays est déjà entré dans une phase de récession. Nous espérons qu'elle ne va pas durer longtemps. Nous espérons que la mesure du contrôle des capitaux sera bientôt levée», a-t-il dit lors de la passation des pouvoirs avec l'ancien ministre Euclide Tsakalotos.

L'activité économique du pays est en effet très ralentie par le contrôle des capitaux en vigueur depuis fin juin, qui limite les retraits bancaires des comptes en banque grecs à 420 euros par semaine pour les particuliers.

Le tout sur fond de grande inquiétude des ménages et des entreprises après l'accord pour un troisième plan d'aides international à la Grèce sur trois ans, en échange de mesures d'austérité qui s'annoncent encore douloureuses pour les Grecs, avec des hausses d'impôts et une baisse des dépenses publiques.

«Notre objectif principal est de ne pas perdre du temps. Il faut avancer pour consolider l'économie grecque le plus tôt possible (...) et rétablir la confiance», a souligné George Houliarakis, principal acteur lors des négociations avec les créanciers sur le troisième plan d'aide du pays, signé en juillet.

Le ministre a toutefois rappelé que le gouvernement par intérim nommé vendredi «n'avait qu'une durée limitée de quatre semaines» et que «donc, les ambitions étaient limitées».

Sur un an, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) a été de 1,6 %, selon l'Elstat, qui revoit aussi à la hausse son estimation préliminaire de 1,4 %.

À ce stade de l'année, la Grèce, qui n'a émergé que l'an dernier de six ans de récession, semble donc faire beaucoup mieux que le recul de 2,3 % du PIB pour 2015 prévu à la mi-août à Bruxelles par des sources européennes. Elles ont aussi prévu un recul de 1,3 % pour l'an prochain.

L'ancien ministre grec de l'Économie Giorgos Stathakis avait également indiqué qu'il anticipait une «petite récession» cette année et un retour à la croissance l'an prochain.

Cependant, il est pratiquement certain que le troisième trimestre sera marqué par un très net recul du PIB, malgré une saison touristique qui paraît florissante.