Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a défendu vendredi l'intégrité de son ex-ministre controversé Yanis Varoufakis, accusé d'avoir voulu la sortie du pays de la zone euro.

«[Yanis] Varoufakis a peut-être fait des erreurs, vous pouvez l'accuser pour son style [...] mais vous ne pouvez pas l'accuser d'être corrompu», comme certains ministres des précédents gouvernements grecs, a déclaré M. Stipras, en réponse à une question à l'Assemblée, déposée par le parti de l'opposition Pasok (socialistes).

«Si vous voulez chercher des responsabilités pénales», il faut les chercher au sein des précédents gouvernements, a-t-il lancé.

Yanis Varoufakis, qui avait démissionné début juillet après s'être opposé à la décision du gouvernement grec de négocier un nouveau prêt au pays assorti de la poursuite de la politique d'austérité, est accusé d'avoir élaboré un plan B pour le pays, visant la sortie du pays de l'euro.

La dirigeante du parti socialiste Pasok, Fofi Gennimata, a appelé M. Tsipras à s'expliquer sur les intentions de l'ancien ministre et de son plan B, dont des détails ont récemment été publiés par les médias.

«Le gouvernement n'avait pas de plan de ''Grexit'' mais j'avais ordonné un plan d'urgence au ministère des Finances» pour faire face aux menaces de certains cercles européens qui souhaitaient fin juin, lors de l'interruption des négociations entre Athènes et ses créanciers, la sortie de la Grèce de la zone euro, a indiqué le premier ministre.

La presse a révélé au début de la semaine que lors d'une téléconférence le 16 juillet, organisée par des fonds spéculatifs, Yanis Varoufakis avait indiqué avoir voulu «créer clandestinement des comptes secrets reliés au numéro fiscal de chaque contribuable» grec, pour que, le moment venu, ils puissent utiliser «cette espèce ce mécanisme parallèle de paiement vis-à-vis des gens à qui ils doivent de l'argent ou pour payer leurs impôts à l'État».

Ces révélations ont provoqué un tollé en Grèce. Des avocats, proches pour la plupart de l'opposition de la droite selon les médias, ont déposé des plaintes contre Yanis Varoufakis, député du Syriza, en l'accusant de vouloir endommager le pays avec son plan B.

Le procureur d'Athènes a dû transmettre le dossier au Parlement, où une commission devrait prochainement se prononcer sur la levée ou non de l'immunité parlementaire de l'ex-ministre, en vertu de la réglementation parlementaire.