L'euro se reprenait un peu face au dollar lundi, mais restait affaibli face à un billet vert toujours revigoré par la perspective d'un relèvement des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) d'ici la fin de l'année.

Vers midi (heure de Montréal), la monnaie unique européenne valait 1,0854 dollar - après être tombée à 1,0821 dollar, son niveau le plus faible depuis fin mai - contre 1,0830 dollar vendredi soir.

La devise européenne montait face à la monnaie nippone, à 134,87 yens contre 134,38 yens vendredi soir. La Bourse de Tokyo est restée fermée lundi en raison d'un jour férié.

Le dollar aussi gagnait du terrain face à la devise japonaise, à 124,25 yens - grimpant même vers 8h50 à 124,38 yens, son plus haut niveau en trois semaines et demie - contre 124,09 yens vendredi.

«On dirait que l'été est arrivé sur les marchés», commentait Kit Juckes, analyste chez Société Générale.

«Cela peut arriver, un lundi matin, et changer assez rapidement, mais le calendrier est plutôt vide et la crise grecque marque un temps de repos», expliquait M. Juckes.

En Grèce, les banques ont rouvert lundi matin après trois semaines de fermeture, et une semaine après un accord sur un troisième plan d'aide.

De plus, le pays n'est plus en défaut de paiement vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) après avoir soldé lundi des arriérés de paiement de près de 2 milliards d'euros, et a ainsi de nouveau accès aux prêts de l'institution.

Ce remboursement a été rendu possible par le déblocage d'un prêt relais d'urgence de 7,16 milliards d'euros accordé par l'Union Européenne (UE) et lève un obstacle de taille à la participation du FMI au sauvetage financier du pays.

La Grèce a également pu aussi verser juste à temps à la Banque centrale européenne (BCE) 4,2 milliards d'euros, principal et intérêts, dus lundi même.

Mais «pour la semaine à venir, la Grèce va rester une inconnue (pour les marchés) étant donné les désaccords persistants entre les créanciers européens et le FMI», prévenait Simon Smith, analyste chez FxPro.

En effet, la chancelière allemande, Angela Merkel, a réitéré dimanche son opposition à une réduction «classique» de la dette grecque, tout en se montrant plus ouverte sur d'éventuels nouveaux allègements accordés à Athènes.

«Mais le FMI continue de penser que cela ne sera pas suffisant», relevait M. Smith.

«La saga de la dette grecque se répète depuis cinq ans alors les courtiers ont appris à quoi s'attendre et ils subodorent que le calme entre les tempêtes ne va pas durer», commentait David Madden, analyste chez IG.

Le dollar restait de son côté prisé par les investisseurs après les propos la semaine dernière de la présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen, qui a confirmé vouloir relever les taux d'intérêt cette année, en corrélation avec une reprise de l'économie américaine.

«Le dollar reprend progressivement son mouvement haussier avant la hausse des taux de la Fed après avoir subi une période de correction au deuxième trimestre», commentait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Cet accès de faiblesse du dollar avait été dû au report de la perspective d'une hausse de taux, attendue en début d'année pour le mois juin mais repoussée au cours du deuxième trimestre suite à la publication d'une série d'indicateurs décevants sur l'activité de la première économie mondiale début 2015.

Une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis rendrait le billet vert plus rémunérateur, et donc plus attractif, pour les investisseurs qui cherchent ainsi à effectuer actuellement quelques achats à bon compte avant la hausse attendue des cours du dollar.

Pendant les échanges asiatiques lundi, le cours de l'once de métal jaune s'est effondré - tombant à 1072,35 dollars, son niveau le plus faible depuis février 2010 - avant de se reprendre et de s'installer de nouveau au-dessus de 1100 dollars. Cette chute était attribuée par certains courtiers à de forts mouvements de vente sur le marché chinois.

Vers 11h00, la livre britannique baissait face à la monnaie unique européenne, à 69,61 pence pour un euro, après avoir atteint vendredi son niveau le plus fort depuis début novembre 2007 (69,36 pence). La livre se stabilisait face au dollar, à 1,5593 dollar pour une livre.

La devise suisse baissait face à l'euro, à 1,0452 franc suisse pour un euro, ainsi que face au billet vert, à 0,9629 franc suisse pour un dollar, atteignant même lundi en début d'échanges asiatiques 0,9652 franc, son plus bas niveau en trois mois.

La devise chinoise a fini à 6,2097 yuans pour un dollar, contre 6,2095 yuans vendredi.

L'once d'or a terminé à 1104,60 dollars lundi, contre 1132,80 dollars vendredi.