Après la Tour Eiffel et la Tour Montparnasse, un gratte-ciel de 180 mètres et en forme de pyramide va voir le jour à Paris: le Conseil de la ville a approuvé mardi sa construction, première de ce type en plus de 40 ans dans la capitale française.

Le projet controversé de la Tour Triangle, porté par la maire socialiste Anne Hidalgo, qui avait été rejeté en novembre par l'assemblée parisienne, a finalement été adopté avec quelques modifications et grâce au revirement de plusieurs députés de droite et du centre.

«C'est l'épilogue heureux d'un grand projet pour Paris», a déclaré Mme Hidalgo, qui s'est réjouie que le «tabou» de la hauteur ait été levé.

«Je ne conduirai pas la politique de mon homologue à Londres, avec plus de 300 tours le long de la Tamise», a-t-elle cependant assuré.

Paris avait limité les hauteurs des nouveaux immeubles à 37 m au lendemain de la polémique soulevée en 1973 par l'érection de la Tour Montparnasse, dont les 210 mètres dominent un paysage urbain horizontal - à l'exception de la Tour Eiffel (301 mètres) -, hérité pour une large part du 19e siècle.

En octobre 2013, le sous-directeur général de l'UNESCO pour la Culture, Francesco Bandarin, avait d'ailleurs exprimé un avis négatif sur les projets de tours à Paris, «l'une des rares villes horizontales préservées» au monde.

À Paris, les écologistes, alliés des socialistes, ainsi que l'extrême gauche et le gros des troupes de la droite, se sont opposés au chantier, fustigeant notamment un projet «énergivore».

La Tour Triangle, qui pourrait dresser sa silhouette imposante début 2020, sera édifiée porte de Versailles à la limite sud de la ville, soit un investissement privé de 500 millions d'euros et la promesse de 5000 emplois, selon la maire.

Le projet s'inscrit dans le projet d'aménagement du Grand Paris qui vise à réduire les inégalités entre la capitale et sa banlieue.

Dessinée par le cabinet d'architectes suisses Herzog et de Meuron, la tour de 42 étages doit accueillir des bureaux, un hôtel quatre étoiles de 120 chambres, un restaurant et un «sky bar» accessibles à tous, 2200 mètres carrés d'espace de «coworking» et un équipement culturel de 540 m2.

Paris, enserré dans ses limites étroites, manque de terrains à bâtir alors que ses habitants peinent à se loger. Cette pénurie a déjà conduit la Ville à autoriser la construction d'immeubles d'habitation de 50 m et de tours de bureaux de 180 m à sa périphérie.