La Banque d'Angleterre (BoE) a comme attendu maintenu jeudi son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs, préférant rester prudente alors que la reprise de l'économie britannique demeure fragile.

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a pas fait de commentaire sur cette décision, renvoyant les observateurs en quête d'indices sur l'économie britannique et les perspectives de la politique monétaire au Royaume-Uni à la publication le 17 juin des minutes de la réunion du Comité de politique monétaire (CPM) qui s'est tenue mercredi.

Le CPM a maintenu son principal taux d'intérêt au niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis mars 2009 et laissé inchangé à 375 milliards de livres (environ 519 milliards d'euros), le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'«assouplissement quantitatif», lancé en mars 2009 et épuisé depuis novembre 2012.

«Le maintien par la Banque d'Angleterre de son taux directeur à 0,50% lors de sa réunion de juin était une certitude», les attentes étant désormais d'un statu quo sur les taux et les rachats d'actifs pour le reste de 2015, a commenté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

En effet, ce statu quo était «attendu par tous du fait de l'inflation en territoire négatif et d'une croissance décevante à 0,3% sur le premier trimestre 2015 (par rapport au précédent)», a expliqué James Knightley, économiste chez ING.

Comme anticipé par la «Vieille dame de Threadneedle Street», surnom de l'institution du nom de la rue où elle se trouve dans la City de Londres, les prix à la consommation sont passés en territoire négatif en avril sur un an, mais ils devraient retrouver le chemin de la hausse rapidement.

«Il est possible que les minutes montrent que les deux membres haussiers du CPM, Martin Weale et Ian McCafferty, se rapprochent d'un vote en faveur d'une hausse des taux en raison de l'amélioration continue du marché du travail et de la hausse des salaires» mais ils devraient pour l'instant être restés dans le rang du fait de «la récente volatilité sur les marchés financiers et de la force de la livre sterling», a noté M. Knightley.

Les neuf membres du CPM devraient ainsi avoir été unanimes sur le statu quo en juin.

D'août à décembre 2014, MM. Weale et McCafferty avaient voté pour une hausse de 25 points de base du taux, estimant à l'époque que les conditions économiques s'étaient suffisamment améliorées pour justifier une telle action.