La Banque centrale européenne (BCE) a, sans surprise, laissé inchangé mercredi son principal taux directeur à 0,05%, le plus bas niveau historique auquel il avait été amené en septembre, a annoncé un porte-parole.

L'institution monétaire de Francfort n'a pas modifié non plus son taux de prêt marginal, abaissé à 0,3% en septembre, ni son taux sur les dépôts à très court terme, porté en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin et qui stationne désormais à -0,2%.

Les observateurs n'attendaient aucune modification de ces taux, qui ne peuvent de toute façon guère aller plus bas. Toute hausse était par ailleurs exclue, alors que la banque centrale cherche par tous les moyens à relancer la très faible dynamique des prix en zone euro.

Pour ce faire, la BCE a lancé le 9 mars un vaste programme de rachats de dettes publiques et privées destiné à redynamiser l'économie et faire repartir l'inflation. Elle s'est fixé pour objectif de débourser 60 milliards d'euros par mois au moins d'ici septembre 2016, soit a minima 1140 milliards.

En mars, l'institution a tenu son pari en rachetant pour quelque 61 milliards d'euros d'obligations. Un succès qui alimente déjà des spéculations sur un possible arrêt ou ralentissement prématuré de ce programme.

Le président de la BCE, Mario Draghi, devrait par conséquent s'attacher à couper court à ces rumeurs lors de sa traditionnelle conférence de presse, à partir de 8h30.

L'Italien avait déjà prévenu début mars que seule la mise en oeuvre intégrale du «QE», acronyme anglo-saxon désignant ces rachats, permettrait à l'institution d'atteindre ses objectifs.

L'inflation s'est redressée mais est restée négative en mars en zone euro, à -0,1%, très éloignée de l'objectif de la BCE d'une hausse des prix légèrement inférieure à 2%.