L'euro progressait jeudi face à un dollar ployant sous des données américaines décevantes, tandis que la monnaie unique était soutenue par des signes d'embellie économique en zone euro.

Vers 6h30 (heure de Montréal), la monnaie unique européenne valait 1,1020 dollar - grimpant même vers 4h25 à 1,1052 dollar, son niveau le plus élevé en trois semaines - contre 1,0973 dollar mercredi soir.

La devise européenne baissait un peu face à la monnaie nippone à 130,75 yens contre 131,05 yens mercredi soir.

Le dollar aussi reculait face à la devise japonaise, à 118,63 yens - tombant même vers 4h20 à 118,33 yens, au plus bas en cinq semaines - contre 119,43 yens la veille.

«Le dollar est sur la défensive», observait Simon Smith, analyste chez FxPro.

Le billet vert restait en effet pénalisé par la publication la veille de la baisse surprise des commandes de biens durables aux États-Unis en février, un indicateur décevant qui venait alimenter la prudence des cambistes après des commentaires de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine précédente.

La présidente de l'institution, Janet Yellen, s'était ainsi montrée pour certains analystes, prête à attendre avant de lancer la remontée des taux d'intérêt aux États-Unis.

Une hausse des taux rendrait le dollar plus rémunérateur donc plus attrayant pour les investisseurs. À l'inverse, la perspective alimentée la semaine dernière par les propos de la Fed d'un maintien des taux proches de zéro a pesé ces derniers jours sur le billet vert.

De plus, il semble que les investisseurs «commencent à prendre des bénéfices sur leurs positions» avant la pause qui sera observée sur les marchés pour Pâques, début avril, notaient les analystes de Crédit Agricole.

L'euro était de son côté aidé par une série d'indicateurs encourageants en zone euro ces derniers jours et notamment en Allemagne, la plus grosse économie de l'Union monétaire, poursuivant ainsi un rebond entamé après un plus bas en douze ans atteint mi-mars.

Le moral des consommateurs allemands a connu une nouvelle embellie en mars, ignorant les inquiétudes sur la Grèce, selon la dernière édition du baromètre GfK publiée jeudi.

Cependant, les inquiétudes sur la Grèce et son avenir économique restaient en toile de fond, en l'absence de nouvelles informations, même si les relations entre le pays et l'Allemagne, l'un des principaux créanciers de la Grèce, semblent être en voie d'amélioration.

Par ailleurs, les cambistes se tournaient jeudi vers certaines des monnaies jugées les plus sûres, le yen et le franc suisse, dans un contexte de regain d'inquiétude géopolitique du fait de la crise au Yémen.

Une intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite a été lancée jeudi au Yémen pour venir en aide au président de ce pays face aux avancées de rebelles chiites soutenus par l'Iran.

Pour les analystes de Crédit Agricole, l'intervention saoudienne «laisse à penser que les risques géopolitiques ne devraient pas non plus se transformer en débandade sur les marchés».

Vers 6h30, la livre britannique se stabilisait face à la monnaie unique européenne à 73,77 pence pour un euro, et montait face au billet vert à 1,4938 dollar pour une livre.

La devise suisse progressait face à l'euro à 1,0472 franc pour un euro, comme face au billet vert à 0,9501 franc pour un dollar, après avoir atteint 0,9491 franc vers 5h35, son niveau le plus fort en un mois.

L'once d'or a fini à 1209,40 dollars au fixage du matin - après être montée vers 4h05 à 1220,11 dollars, son niveau le plus élevé en trois semaines et demie - contre 1195,60 dollars mercredi soir.