La Grèce, dans une situation financière précaire, a remboursé vendredi une nouvelle tranche de prêts de 336 millions d'euros au Fonds monétaire international (FMI), l'un de ses créanciers envers lequel ses obligations sont particulièrement élevées en mars, a indiqué le ministère des Finances à Athènes.

Une source de ce ministère a indiqué à l'AFP que le paiement «avait été effectué», une semaine après le remboursement d'une précédente tranche de 298 millions d'euros.

«Chaque jour qui passe contredit les Cassandres puisque les remboursements des obligations du pays se déroulent normalement, sans poser problème pour les autres dépenses intérieures», a ajouté un communiqué du ministère.

La Grèce doit encore 896 millions d'euros à cette institution financière d'ici la fin du mois à débourser les 16 et 20 mars dans le cadre du remboursement des 240 milliards d'euros de prêts accordés au pays depuis 2010.

Ces échéances sont particulièrement sensibles alors que la capacité de financement du pays est limitée puisqu'il ne peut emprunter sur les marchés de moyen et long terme. Le versement d'une tranche de prêts d'un montant de 7,2 milliards d'euros de la part de ses créanciers est en outre suspendu à la mise en oeuvre de réformes par le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras.

Parallèlement, les recettes de l'État sont en retrait de 11 % par rapport aux prévisions, avec un manque à gagner de 963 millions d'euros à fin février, un mois après le changement de gouvernement, selon des données du ministère des Finances publiées vendredi.

Cependant, la chute des rentrées, d'impôts notamment, a été partiellement enrayée: alors que l'écart entre objectif et résultat était de -23,1 % en janvier, beaucoup de Grecs s'étant abstenus de payer leurs impôts à l'approche des élections du 25 janvier, la baisse a été ramenée à -13,8 % à fin février, sur les deux mois cumulés.

À 1,243 milliard d'euros, l'excédent primaire de l'État reste proche de sa cible prévue pour janvier-février (1,411 milliard) grâce à des dépenses 9,6 % inférieures aux prévisions pour la période.

Le gouvernement espère retrouver ces prochains mois plus de marge financière grâce à une loi incitant au paiement des arriérés d'impôts et de cotisations sociale dont le total s'élève à plus 76 milliards d'euros.

Cette loi déposée cette semaine au parlement, qui offre un effacement des majorations en cas de remboursements réguliers, devrait ramener 1,5 milliard d'euros dans les caisses de l'État, a affirmé vendredi le ministre en charge de ces questions Dimitris Stratoulis.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis a réaffirmé sur la radio Vima que le pays serait en mesure de faire face à ses obligations. «Le travail du gouvernement est de trouver de l'argent chaque fois qu'il est nécessaire de rembourser un créancier, de payer des salaires, des retraites et des dépenses assurant le fonctionnement de l'État. Il y aura de l'argent chaque fois qu'il faudra faire face à de tels besoins», a-t-il affirmé sur la radio Vima Fm.

Interrogé sur l'éventualité d'un référendum, dont la récente mention par le ministre des Finances Yanis Varoufakis avait provoqué de vives réactions, le porte-parole a circonscrit cette possibilité à une «impasse» dans les négociations, «une extrémité que nous faisons tout pour éviter». Il s'agirait alors de questionner les Grecs sur «l'adoption ou non de mesures d'austérité» nouvelles qu'exigeraient les créanciers, a-t-il précisé.