La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi avoir prêté 82,6 milliards d'euros à 255 banques européennes, dans le cadre d'un nouveau programme de prêts ciblés à long terme (TLTRO) destinés à accroître les crédits au secteur privé et à aider à la relance de la zone euro.

Ce montant est relativement faible par rapport aux attentes des analystes, qui tablaient pour la plupart sur au moins 100 milliards d'euros à l'occasion de ce premier TLTRO, à échéance septembre 2018.

Il est également faible au regard des volumes mis à disposition par la BCE: les banques ont la possibilité d'emprunter jusqu'à 7% de leurs encours de crédits aux entreprises et aux ménages - environ 400 milliards d'euros - dès cette année au moyen de cette opération et d'une deuxième prévue le 11 décembre.

Ces prêts sont assujettis à la condition expresse que les banquiers prêtent à l'économie réelle. Les banques qui ne pourront pas prouver qu'elles ont délié les cordons de leur bourse devront rembourser plus tôt, à savoir dès l'automne 2016.

Par ricochet, ils doivent permettre de faire repartir la machine économique, au point mort en zone euro. Mais le résultat de la première opération «entame sérieusement les chances de succès» du programme, jugeait déjà Jennifer McKeown, économiste de Capital Economics.

Dans la foulée des deux de cette année, six autres TLTRO seront organisés à raison d'un par trimestre entre mars 2015 et juin 2016, au cours desquels les banques pourront emprunter jusqu'à trois fois le montant net des prêts supplémentaires qu'elles auront alloués au secteur privé.

Les TLTRO sont très bon marché puisque leur coût, calculé en fonction du principal taux directeur de la BCE actuellement à un plus bas historique de 0,05%, a été fixé à 0,15%.

Selon les calculs de la BCE, la demande des banques pour l'ensemble des huit opérations devrait osciller entre 450 et 850 milliards d'euros, avait indiqué début août son président Mario Draghi.