Le gouvernement uruguayen a lancé vendredi un appel d'offres pour la production de cannabis sur un terrain public, dont la récolte sera destinée à la vente légale aux consommateurs, dans la limite de 40 grammes par mois.

Consultable sur le site internet de l'Institut de régulation et de contrôle du cannabis (IRCCA), cet appel d'offres donne jusqu'au 18 août aux entreprises intéressées pour faire acte de candidature.

Au final, l'IRCCA sélectionnera «un maximum de cinq candidats» à qui sera accordée une licence de cinq ans maximum pour produire et distribuer entre une et deux tonnes de cannabis par an, vendu ensuite en pharmacie à environ un dollar le gramme.

L'Uruguay est devenu en décembre 2013 l'unique pays au monde à légaliser la culture et la vente de marijuana sous contrôle de l'État.

Les producteurs doivent cultiver uniquement des plans femelles (qui contiennent la substance psychoactive, le THC) et prévoir «une récolte échelonnée, pour permettre l'approvisionnement du produit dans les pharmacies tous les 15 jours, toute l'année, de façon régulière», stipule le cahier des charges.

La production sera réalisée sur un seul terrain, située dans le sud-ouest du pays, qui «disposera d'un système de surveillance 24 heures sur 24, 365 jours par an».

En vertu de cette loi, l'État supervisera toute la chaîne de production, de l'importation des semences à l'enregistrement des consommateurs, en passant par la culture et la vente en pharmacie.

La loi prévoit trois modes d'accès au produit, l'usager préalablement inscrit sur un registre national (toujours inexistant à ce jour) pouvant au choix se fournir en pharmacie ou cultiver à son domicile voire enfin s'inscrire dans un club de consommateurs.

La mise en vente au public est attendue début 2015.

Selon des estimations officielles, la production annuelle devrait s'élever à terme à une vingtaine de tonnes de cannabis, pour satisfaire la demande d'environ 150 000 consommateurs (pour 3,3 millions d'habitants).