L'agence de notation Standard and Poor's a estimé mercredi que la situation économique en Asie-Pacifique sera délicate en 2014 et prévoit moins de changements des notes souveraines en zone euro que pour 2013.

«Le scénario économique pour l'Asie-Pacifique constituera plutôt un défi», a indiqué KimEng Tan, un responsable de l'agence américaine au cours d'une conférence en ligne sur les tendances de l'an prochain en matière de notation des États.

Le «risque majeur» est selon lui, « géopolitique », avec le litige territorial qui oppose la Chine au Japon sur la souveraineté des Diaoyu-Senkaku, des îles inhabitées contrôlées par le Japon mais revendiquées par Pékin.

«Tandis qu'on s'attend à ce que l'économie progresse graduellement aux États-Unis et en Europe sur les deux prochaines années, la croissance économique de la Chine ralentira comparé à un passé récent», a-t-il ajouté.

Un phénomène qui «aura des répercussions sur les autres pays de la région», liés à la deuxième économie mondiale mais aussi, selon lui, en Amérique latine.

La note de la Chine pour sa dette souveraine de long terme (AA-), qui a été confirmée vendredi par S&P, est assortie d'une perspective stable.

«Mais si la structure de la croissance continue de la sorte, nous pourrions observer de plus en plus de pression sur la notation», prévient M. Tan, le risque résidant dans le fait qu'une grande part des investissements est financée par un «accroissement du crédit».

«L'histoire de la croissance chinoise pourrait toucher à sa fin de façon abrupte», selon lui.

Pour l'Amérique latine, Standard and Poor's s'attend à un ralentissement de la croissance sur les cinq prochaines années en raison d'un frein de la croissance au Mexique et au Brésil, les deux plus grandes économies de la région.

S&P prévoit «d'agir moins sur les notes l'année prochaine» en zone euro, a indiqué de son côté Moritz Kraemer, responsable des notations dites souveraines, celles qui déterminent le risque pesant sur le remboursement de la dette des États.

«La majorité des perspectives sont stables en zone euro mais on estime qu'il est prématuré de considérer que la crise est derrière nous», a-t-il souligné, rappelant que le taux de chômage s'y élevait à 12% en moyenne.

Certains pays ont déjà vu leur note dégradée dans le courant de l'année, dont récemment la France et les Pays-Bas.

«Nous pensons que la croissance restera bloquée juste en dessous de 1% l'an prochain et sera un peu plus élevée en 2015» en zone euro, a souligné M. Kraemer.