Près des trois quarts des membres de la Chambre de commerce américaine en Chine estiment que le climat des affaires au sein de la deuxième économie mondiale n'a marqué aucune amélioration depuis un an.

Selon ce sondage publié jeudi, seuls 28% des membres interrogés estiment que l'environnement économique s'est amélioré sur les douze derniers mois, contre 43% l'an dernier à la même époque.

Pour 53% des sondés, la situation est restée inchangée tandis que 19% déplorent une détérioration.

Pour la Chambre de commerce américaine en Chine, qui compte quelque 3500 membres et représente les intérêts de plus d'un millier d'entreprises dans le pays, cet accès de morosité s'explique en partie par de nouvelles règles adoptées en décembre 2011.

Ainsi, si ces règles constituent quelques progrès dans certains domaines, elles imposent aussi «des restrictions nouvelles et dommageables», a indiqué la Chambre dans un rapport, critiquant l'interdiction d'investissements étrangers dans les secteurs de la poste, des transports ou des entrepôts, et de nouvelles contraintes pour la chimie ou l'agriculture.

L'organisation déplore par ailleurs un processus «opaque» d'approbation des investissements par les autorités, incluant «des règles formulées de façon vague ou non publiées» -- ce qui désavantage les firmes étrangères face à leurs concurrents locaux.

Cette étude est publiée alors que les autorités ont multiplié ces derniers mois les enquêtes contre plusieurs fabricants étrangers de laits infantiles et firmes pharmaceutiques, les accusant de corruption ou d'entente sur les prix.

De son côté, la Chambre de commerce de l'Union européenne (UE) en Chine avait également noté en septembre «l'inquiétude générale des entreprises sur l'environnement économique» et «le sentiment de grande disproportion dans la manière dont les enquêtes (anti-corruption) sont médiatisées».

Elle avait notamment dénoncé la façon dont sont appliqués les règlements anti-corruption, relevant «un manque de clarté sur la répartition des rôles» entre les organes du Parti communiste et le système juridique traditionnel, «ce qui génère un risque d'une application inéquitable et incohérente».

Les investissements directs étrangers en Chine ont atteint un pic historique en 2011 à 116 milliards de dollars, avant de retomber à 111,72 milliards de dollars l'année suivante sur fond de ralentissement économique.

Le ministère du Commerce a indiqué la semaine dernière que les investissements étrangers avaient représenté 88,6 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2013, en hausse de 6,2% sur un an, mais a averti que ces derniers pourraient se trouver sous pression d'ici la fin de l'année.