Les transferts d'argent des migrants vers les pays du Sud devraient encore augmenter cette année, «contre-balançant» le mouvement de reflux des investisseurs hors de ces économies, a estimé la Banque mondiale (BM) mercredi.

Le montant des fonds envoyés dans ces pays par des travailleurs expatriés devrait atteindre 414 milliards de dollars, soit 6,3% de plus qu'en 2012 où ils avaient déjà connu une augmentation similaire, précise l'institution dans un communiqué.

L'Inde (71 milliards de dollars) et la Chine (60 milliards) devraient, cette année encore, en être les principaux destinataires, selon les estimations de la Banque mondiale. Premier pays d'Afrique noire à apparaître dans ce classement, le Nigeria devrait recevoir 21 milliards de dollars.

D'après la Banque mondiale, ces transferts ont été «robustes» partout sur le globe, à l'exception de l'Amérique Latine et des Caraïbes, victimes des «faiblesses économiques» aux États-Unis.

Dans certains pays émergents, ces flux de capitaux ont permis de «contre-balancer» le désintérêt manifesté par les investisseurs au moment où un changement de cap de la politique monétaire américaine était envisagé.

«Les transferts d'argent ont été un important moyen de contre-balancer l'assèchement des flux de capitaux», a estimé le chef économiste de la Banque mondiale, Kaushik Basu, cité dans le communiqué.

Selon M. Basu, le montant reçu par l'Inde en provenance de ses ressortissants représente ainsi près de «trois fois» la somme globale des investissements directs étrangers reçus par le pays en 2012.

Au niveau mondial, les transferts d'argent des migrants devraient totaliser 550 milliards cette année et devraient atteindre un record de 707 milliards dans trois ans, estime la Banque.

L'institution déplore toutefois que ces transactions, qui jouent un rôle crucial dans le développement, soient freinées par les commissions prélevées par les intermédiaires financiers.

«Le coût élevé de l'envoi d'argent par les canaux officiels continue d'être un obstacle», souligne la Banque, assurant que les frais s'élevaient en moyenne à 9% de la somme envoyée.

En janvier, l'institution avait déjà appelé les gouvernements à davantage ouvrir à la concurrence le secteur des transferts de fonds afin de faire baisser les prix.