La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a appelé mardi le premier ministre grec Antonis Samaras à avancer sur les «réformes» économiques tout en le félicitant pour les «progrès» accomplis, à l'issue d'une entrevue à Washington.

J'ai «souligné l'importance d'avancer sur les réformes institutionnelles et structurelles et sur l'application d'un budget 2014 robuste, afin d'achever les objectifs du programme» d'aide, a déclaré la patronne du Fonds monétaire international dans un communiqué.

Au cours de son entrevue avec M. Samaras, Mme Lagarde a également tenu à le féliciter pour «les progrès» réalisés par la Grèce vers la «viabilité budgétaire, le retour de la compétitivité et la stabilité financière», selon le communiqué.

Depuis 2010, la Grèce est sous assistance financière du FMI, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne, qui lui ont notamment accordé 170 milliards d'euros d'aide au printemps 2012, en échange d'un plan d'économies drastique.

Les discussions entre Athènes et la troïka des créanciers sur le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide ont été suspendues dimanche pour des raisons «techniques».

Les deux parties connaissent notamment des divergences de vue sur le calendrier des mises en disponibilité des fonctionnaires grecs.

«Le FMI reste déterminé à aider la Grèce», a indiqué Mme Lagarde dans son communiqué.

Malgré deux plans de sauvetage internationaux, la Grèce continue de s'enfoncer dans la récession, avec un produit intérieur brut en recul sur un an de 4,6% au deuxième trimestre, sur fond de flambée de la dette publique et de taux de chômage record (27,9% en juin).

S'exprimant devant un centre de réflexion à Washington, M. Samaras a toutefois tenu à souligner que son pays s'était stabilisé et que ses comptes publics dégageaient même un excédent primaire (hors intérêt de la dette).

«Il y a un an personne n'aurait pu associer la Grèce avec la notion de stabilité» mais «la tendance est en train de changer et le potentiel de croissance existe pour la Grèce», a déclaré M. Samaras, assurant qu'aucun pays occidental n'avait connu une telle «épreuve» au cours des cinquante dernières années.

Le premier ministre a également exhorté les Européens à tenir leur engagement pris en novembre d'apporter un soutien supplémentaire à Athènes pour alléger sa dette.

«Il y a beaucoup d'options qui sont envisagées (...). Mais il n'y a rien de certain», a estimé M. Samaras, interrogé sur une possible extension de la maturité de la dette grecque ou une réduction des intérêts payés par Athènes.

«Ce qui est important selon moi, c'est de ne pas trop procrastiner», a conclu M. Samaras.