Le porte-parole du gouvernement japonais a volé jeudi au secours de son premier ministre, Shinzo Abe, qui a comparé le redécollage économique de son pays aux exploits du requin de la finance fictif Gordon Gekko, interprété par Michael Douglas dans le film Wall Street.

M. Abe a osé ce rapprochement lors d'un discours prononcé mercredi à la Bourse de New York, où le chef de gouvernement de droite s'est rendu pour l'assemblée générale de l'ONU. Il a plusieurs fois fait référence à ce film réalisé par Oliver Stone en 1987 et à sa suite de 2010, Wall Street: L'argent ne dort jamais, où Michael Douglas interprète de nouveau cet investisseur sans scrupule.

«Je suis venu vous dire que le Japon va redevenir un pays où on peut faire de l'argent. À l'instar du retour de Gordon Gekko dans le monde de la finance 23 ans après, nous pouvons proclamer que "le Japon est de retour"», s'est félicité le premier ministre nippon.

Dans le premier volet, Gordon Gekko est envoyé en prison pour délit d'initié et d'autres violations des lois des affaires, aussi le gouvernement japonais a-t-il été interrogé jeudi, par la presse au Japon, sur le parallèle dressé par M. Abe entre son pays et un criminel de la finance.

«Ce que le premier ministre voulait surtout dire était "le Japon est de retour". Et dans la suite, Gordon Gekko se rachète non?», a répondu le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d'une conférence de presse.

Lors de son discours, M. Abe a souligné que les Japonais étaient totalement absents du second volet du film, où des investisseurs chinois apparaissent au contraire nombreux. Il y a vu une illustration des années de marasme économique connues dans l'archipel dans les années 1990 et 2000, jugeant que cette période difficile allait se terminer en bonne part grâce à sa politique de relance surnommée «Abenomics».