Les marques de création de mode en France représentent un chiffre d'affaires de 15 milliards d'euros (20,5 milliards de dollars) hors parfums et emploient près de 35 000 personnes dont 16 500 en France, selon une étude de l'Institut français de la mode pour la Fédération de la Couture, du Prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode.

Plus l'entreprise est grosse, plus la maroquinerie et les accessoires non textiles pèsent dans le chiffre d'affaires, selon cette étude publiée vendredi.

Ainsi, dans les entreprises réalisant moins de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires, les recettes sont issues à 80% du prêt-à-porter et des accessoires textiles. Quand le chiffre d'affaires est compris entre 100 et 500 millions d'euros, la part du prêt-à-porter et des accessoires textiles passe à 41%. Pour celles qui affichent des ventes supérieures à 1 milliard d'euros, la maroquinerie assure 65% des recettes, contre 22% pour les activités textiles.

Globalement, la maroquinerie assure près des deux tiers du chiffre d'affaires des marques de création membres de la Fédération, qui compte dans ses rangs Chanel, Louis Vuitton, Dior, Hermès, Céline, Givenchy, Yves Saint-Laurent mais aussi Jean Paul Gaultier, Mugler, Paule Ka, Cerruti, Giorgio Armani...

Autre enseignement de l'étude: les entreprises recensées réalisent 87% de leurs recettes hors de France et seulement 13% en France.

Les ventes en Europe (hors France) assurent 17% du chiffre d'affaires, celles en Asie 46% (Chine 11%, Japon 13%, autres pays d'Asie 22%), l'Amérique 17%, le Moyen-Orient 4% et la Russie 3%.

«Les grandes entreprises sont les plus orientées vers l'ensemble asiatique, même si les jeunes marques y rencontrent également un succès important, notamment au Japon», souligne le communiqué de la Fédération.

Par ailleurs, 79% des marques étudiées ont connu en 2011 une croissance à deux chiffres et 55% d'entre elles ont vu leurs effectifs progresser de plus de 10% par rapport à 2009, note l'étude.

Les recrutements ont particulièrement eu lieu «chez les leaders du secteur, mais aussi chez les marques émergentes».

La Fédération souligne que «la majeure partie des effectifs liés à la création, à la gestion et à l'administration ainsi qu'à la production locale demeure en France», en raison de la «stratégie d'intégration verticale complète» développée dans le secteur et a fortiori par les poids lourds de la profession. Mais «une forte proportion des effectifs liés à la commercialisation et à la communication est localisée à l'étranger», relève-t-elle.

L'étude souligne aussi «l'effet d'entraînement» des entreprises de la Fédération pour la filière productive française et européenne (façonniers et sous-traitants: «elles sourcent 48% de leur prêt-à-porter femme en France et 44% dans le reste de l'Europe», et «les marques travaillent en moyenne avec 16 sous-traitants français dans l'habillement et 2 dans la maroquinerie».

Elle relève que seulement 18% de la maroquinerie est fabriquée en France, 67% en Europe et 15% ailleurs. Les chaussures sont elles fabriquées à 6% en France, 89% en Europe et 5% ailleurs. Le prêt-à-porter femme à 48% en France, 44% en Europe et le prêt-à-porter homme à 32% en France, 64% en Europe et 4% ailleurs.

Trente entreprises ont répondu à cette étude. Elles assurent ensemble 94% du chiffre d'affaires du secteur, a précisé la Fédération dans son communiqué.